Djihad : petit djihad : nom de la guerre contre les infidèles
qui constitue le thème de la sourate 9 ; elle nest
pas toutefois considérée comme un sixième pilier
de lIslam, sinon par les Kharidjites (secte puritaine). Lobligation
nest pas individuelle, elle concerne la oumma et ne devient
un devoir personnel que lorsquune autorité reconnue
par lIslam convoque tous les fidèles pour défendre
lIslam.
grand djihad : guerre intérieure contre soi-même, lutte
contre les mauvaises tendances.
Oumma : communauté des croyants musulmans.
Hégire : exode
de Mahomet à Médine le 24 septembre 622. Menacé
par les habitants de La Mecque, Mahomet se réfugie à
Médine et y devient le chef de la première communauté
musulmane. Vient du verbe hajara qui signifie émigrer.
Al Hajj : un des cinq
piliers de lIslam, le pèlerinage à la Mecque
vers la « maison de Dieu », la Kaaba au sein de la grande
mosquée, qui incombe à tout adulte ayant la santé
et largent pour laccomplir.
Mektoub : exclamation
en usage dans tout lIslam : « cest écrit
! » Affirmation que tout ce qui arrive sur cette terre se
trouve déjà écrit dans le Coran.
Cadi : magistrat musulman
qui remplit des fonctions civiles, judiciaires et religieuses.
Calife : souverain musulman,
successeur de Mahomet et investi du pouvoir spirituel et temporel.
Emir : prince, gouverneur
ou chef militaire arabe.
Cheikh : homme respecté
pour son âge et ses connaissances.
Chef dune confrérie religieuse, dune tribu ou
dune famille.
Barde : poète
celtique qui célèbre les héros et leurs exploits.
Gitans ou égyptiens
: minorité ethnique dorigine indoeuropéenne
dont on trouve la trace en Espagne à partir du XV° siècle.
Providence : sage gouvernement
de Dieu sur la création.
Paradis : lieu où
les âmes des justes jouissent de la béatitude éternelle.
Enfer : lieu où
se retrouvent, après la mort, ceux qui ont refusé
Dieu.
Impie : qui na
pas de religion, qui offense Dieu, qui marque le mépris de
la religion et des croyances quelle enseigne.
Satan : chef des démons,
celui qui sépare de Dieu, celui qui dirige lenfer.
Purgatoire : lieu de
purification pour être ajusté à la sainteté
de dieu.
Inquisition : juridiction
ecclésiastique dexception instituée par le Pape
Grégoire IX pour la répression, dans le christianisme,
des crimes dhérésie et dapostasie, des
faits de sorcellerie et de magie (XIII° - XVI°s)
Hérésie :
doctrine contraire à lorthodoxie au sein dune
religion établie.
Sunnisme : une des deux
branches de lIslam, représente 90% des musulmans fidèles
à la Sunna.
Chiisme : 10% des musulmans
qui se sont séparés des sunnites en 657 après
lassassinat dAli, cousin et gendre du prophète
Mahomet, considérant que la succession du prophète
aurait dû revenir à un membre (imam) issu de sa famille.
Ils attendent le retour de « limam » caché
(le 12° Al Mahdi)
Hanafisme : une des
quatre écoles du sunnisme., fondée en 767 par limam
ABOU HANIFA, cette école accepte lopinion personnelle
de loulema lorsque lélucidation dun cas
ne peut être trouvée dans le Coran ni dans la Sunna
et privilégie dintérêt public (par exemple
renoncer à une sentence juste si elle risque de provoquer
un désordre public)
Malikisme :école
du sunnisme fondée en 795 par limam MALIK IBN ANAS
, accorde une place importante à la coutume et aux pratiques
locales existant avant lislam.
Shafiisme : école
du sunnisme fondée en 820 par AL SHAFII, privilégie
le consensus sur lopinion personnelle.
Hanbalisme : école
du sunnisme fondée en 855 par limam AHMED IBN HANBAL,
nadmet comme source du droit que le Coran et la Sunna. Dénonce
les notions de raisonnement analogique, de libre opinion, de consensus,
dintérêt public. Cette école marque une
réaction vers un traditionnalisme strict avec une interprétation
littérale des textes sacrés.
Wahhabisme : prolongement
du hanbalisme, mouvement fondé par Mohamed IBN ABD AL WAHHAB
(1703-1792)et adopté par Ibn Seoud, fondateur du royaume
saoudien en 1932, condamne toute innovation par rapport à
lenseignement de Mahomet. La charia doit être la seule
source du droit dun Etat.
Lexique
français - espagnol
Aristote Aristóteles
Barde Bardo
(el)
Cadi Cadí,
qadi
Calife Califa
(el)
Charia Chariah
(el)
Cheikh Jeque
(el)
Chiite Shií,
chiíta
Coran Alcorán,
corán, qu’ran
Disciple Discípulo
Djihad Jihad
(el)
Emir Emir (el)
Enfer Infierno(s)
Entendement Entendimiento
Foi
Fe
Gitans Gitanos
Hadith Hadit,
hadiz (pluriel hadices) (el)
Hajj
(pélerinage) Hajj (el) o peregrinación a la Meca
Hanafisme Fiqh-el-Hanafi
Hanbalisme Fiqh-el-Hambali
Hégire
Hégira, héjira
Hérésie Herejía
Impie Impío
Inquisition Inquisición
Islam Islam
Mahomet Mahoma,
Muhammad
Malikisme Fiqh-el-Maliki, malikismo (adj.
Malikí)
Minaret Alminar
(el)
Mosquée Mezquita
(la)
Muezzin Almuédano
(el)
Musulman Musulmán,
mahometano, muslím
Mutazilisme Mutazilismo
Oulemas (plur.) Ulemas (los)
Paradis Paraíso
Platon Platón
Plotin Plotino
Prophète Profeta
(el)
Providence Providencia
Purgatoire Purgatorio
Raison
Razón
Révélation Revelación
Satan Satán, satanás
Shafiisme Fiqh-el-Chafiy
Soufi Sufí
Soufisme Sufismo
Sourate Sura
(la)
Sultan Sultán
Sunna Sunnah, sunna, zuna
Sunnite Suní,
sunnita, zunita
Théologie Teología
Thomas
d’Aquin Tomás de Aquino
Visir Vizir
Les synthèses
Amélie TL1
Au cours de ce TPE qui aura
duré cinq mois, nous nous sommes penchées sur lEspagne
au temps ou elle était sous domination musulmane. Je pense
avoir choisi « le califat de Cordoue » comme sujet de
mon TPE car je me faisais une idée assez imprécise
de cette période historique. Jen avais certes déjà
entendu parler mais sans que cela mévoque beaucoup
de choses car étant donné que je fais espagnol LV3,
cela nétait pas inclus dans mon programme. Jai
donc pensé quil serait intéressant de se pencher
sur l histoire dun pays frontalier à la France
et qui en outre fait partie de lUnion Européenne.
Dabord nous avons regardé un film, le Destin de Youssef
Chahine pour avoir une vision plus globale du sujet que nous avions
choisi cest à dire Al Andalous. Il était une
sorte dintroduction à notre TPE car il raconte la vie
du philosophe Averroès. Dans nos travaux nous avons dabord
étudié le califat dans le cadre générale
de Al Andalous(711-1492) comme il était prévu dans
le sujet initial. Cependant au fur et à mesure de lavancement
des travaux, nous sommes sorties du sujet de départ pour
finalement inclure dautres sujets. Cela nous a donc permis
davoir une vision plus générale de cette période
de lhistoire espagnole au lieu de nous limiter seulement au
temps du califat. Pour la partie philosophie, nous avons découvert
de « nouvelles pensées » en faisant connaissance
avec un philosophe musulman, Averroès (1126-1198). Cela nous
a permis denrichir notre « culture philosophique »
puisque ce nest pas un auteur que lon a lhabitude
détudier en cours. Pourtant, cet homme a joué
un rôle important quant à la transmission des savoirs
de lAntiquité au monde occidental. Cest notamment
grâce à lui que les livres dAristote ont été
commentés pour être ensuite diffusés en Europe
Occidentale. Notre produit fini sest présenté
sous la forme de la présentation du film devant un public
composé de professeurs et délèves. A
la fin du film, un petit débat sest organisé
quant au contenu du film.
Il y a eu une très bonne entente au sein de notre groupe.
Nous avons été solidaires les unes des autres car
par exemple, lorsque nous trouvions quelque chose susceptible dentrer
dans le travail de lune de nous, nous le prenions pour le
lui donner. Dailleurs, les travaux de recherche historique
comme ceux de la philosophie pouvaient être divisés
en six et chacune a fait sa partie tout en prenant connaissance
du travail des autres et en adaptant sa production à la production
densemble.
Je garde donc un bon souvenir de ce TPE qui aura été
non seulement instructif mais aussi agréable à faire
au sein dun bon groupe et entouré par des professeurs
sympathiques.
Aurélie T°L
Le thème du TPE Al Andalous (lEspagne Musulmane Andalouse)
et le travail sur le film Le Destin de Youssef Chahine mont
apporté une richesse historique et culturelle. Tout dabord
mon groupe composé de Hadda, Marie-Laure, Ouardia, Sophie,
Amélie et moi même, Aurélie, devait trouver
un thème mêlant philosophie et espagnol. Dans un premier
temps, on sétait dirigé vers létude
de la ville de Cordoue car auparavant elle était reputée
pour ses nombreux philosophes.
Le domaine étant assez vaste, notre professeur despagnol,
Mme Pallarès nous proposa alors de travailler sur un film
du réalisateur égyptien Youssef Chahine dont lhistoire
se rapprochait de nos deux thèmes. Le film Le Destin se déroule
effectivement en Espagne, et au temps des philosophes andalousiens.
Après sa projection, notre groupe décida de travailler
sur ce film, non pas sur son histoire mais sur son contexte historique
et philosophique, donc sur Al Andalous. Notre production finale
sera donc la présentation du film de Youssef Chahine.
Notre travail fut dabord de diviser les deux parties: Al Andalous
et la philosophie.
Les trois premiers mois furent consacrés à lélaboration
de la partie Al Andalous. Le travail fut partagé en six:
la conquête et les premières annèes de lEspagne
musulmane (711-756), lémirat de Cordoue (756-1031),
les royaumes de taifas (1031-1055), lépoque des Almoravides
(1055-1147) et lépoque des Almohades (1147-1269). Puis
les deux derniers mois à la confection de la partie philosophique.
Mon travail fut specialisé dans létude des Almoravides
sur la question dAl Andalous et dans létude de
la pensée du philosophe Al Ghazali en philosophie.
Pour réaliser mon travail de TPE, jai procédé
à une démarche de documentation au CDI, puis par le
biais dinternet, et avec des oeuvres philosophiques prétées
par nos deux professeurs.
Pour mettre en place ce sujet, jai rencontré certaines
difficultés:
- A force de me documenter, javais trop de documents, il fallait
donc les trier.
- Certains documents étaient en espagnol, il fallait donc
les traduire.
- Le travail des TPE mapportait du travail supplémentaire
ce qui posait
problèmes dans ma scolarité.
Mais au cours de mon travail, jai rencontré des satisfactions:
- Un approfondissement certain de ma culture génèrale.
- La satisfaction davoir eu de bons moyens de recherche comme,la
salle
multimédia, le CDI pour les recherches dans les encyclopédies,
loutil
internet, et les prêts de livres par les professeurs.
- Une connaissance sur lhistoire de lIslam et sur sa
progression dans le monde.
- La création de notre site internet regroupant tous nos
travaux.
- Un bon encadrement de Mme Pallarès et de Mme Vuillaume.
Hadda TL
Parties dun thème assez vague, à savoir Cordoue
au temps du Califat, nous nous sommes finalement centrées
sur Al Andalous. Personnellement, si jai été
attirée par ce thème dès le début cest
parce que lEspagne est un pays qui me plaît énormément
; sa langue, ses coutumes, ses vestiges de la civilisation arabe
Mon
groupe composé de Marie-Laure, Ouardia, Sophie, Amélie,
Aurélie et moi même, Hadda navait aucune idée
quant à la production finale de ce TPE. Mme Pallarès,
notre professeur despagnol, nous a alors fait part dun
projet très intéressant : la présentation du
film le destin de Youssef Chahine, cinéaste égyptien
qui métait jusqualors inconnu. Cette idée
originale et particulière nous a tout de suite séduites
dautant plus que le film est passionnant et captivant. Notre
but était de travailler sur le contexte historique et philosophique
du film et non pas sur son histoire même si le personnage
central de ce film est le philosophe Averroès et quil
tient une place très importante dans notre sujet.
Une partie historique sest avérée indispensable
pour une bonne compréhension du film et de son contexte cest
pourquoi chacune a choisi une période chronologique. Pour
ma part, jai dû traiter la partie concernant la conquête
et les premières années de lEspagne musulmane
(711-756). Progressivement, jai accumulé un certain
nombre de documents sur cette période qui mont permis
de rédiger ma synthèse.
La partie historique achevée, nous devions nous pencher sur
laspect philosophique de ce TPE. Ma camarade Hida Ouardia
et moi même avons choisi de traiter le sujet suivant : Averroès,
sa vie et son uvre. La biographie du philosophe a été
vite rédigée cependant, son uvre nous a demandé
beaucoup de recherches et de lectures. Cest surtout grâce
au livre La philosophie médiévale de Alain de Libera
que nous avons pu comprendre les rapport entre la Foi et la Raison
chez Averroès et ainsi rédiger notre synthèse.
Ce TPE a été, pour moi, très enrichissant culturellement
et historiquement. LAndalousie, qui était une période
que je ne connaissais que très vaguement, est aujourdhui
une période que je connais mieux. Les recherches personnelles
que nous devions entreprendre mont permit dacquérir
une certaine autonomie car jai pu rédiger mes synthèses
à ma façons grâce aux éléments
que jai trouvés. Jai été très
surprise par la richesse culturelle de notre site internet et jespère
quil plaira à tout le monde. Jai beaucoup appris
sur lAndalousie et sur le philosophe Averroès. Il est
dautant plus important que les matières imposées
pour ce TPE littéraire étaient la philosophie et lespagnol
qui sont les deux matières que je préfère.
Le travail en groupe sest très bien passé et
jen garde un très bon souvenir.
Marie laure
Les T.P.E. sont un travail long et compliqué de recherches
. Ils mont forcée à utiliser plusieurs sources
de documentation tels que les livres, ou encore internet et à
organiser mon travail selon différents axes .Nous avons tout
dabord divisé le travail en deux parties, une sur la
philosophie, lautre sur le cadre historique, puis chaque partie
à été divisée selon les groupes . Mon
travail à consisté à chercher des informations
sur lépoque du califat que jai organisées
chronologiquement ,puis des informations sur la théologie
islamique , organisées selon les divisions au sein du courant
islamique .
Les T.P.E. entraînent aussi au travail déquipe
et à la répartition des tâches entre plusieurs
personnes, car nous étions six, toutes intéressées
par le même sujet . De plus ,ils mont donné goût
à chercher des documents ou des informations sur dautres
sujets qui mintéressent.
Ce que les T.P.E. mont le plus apporté cest lenvie
deffectuer des recherches sur un sujet choisi et dapprofondir
certaines de mes connaissances .
Au départ des T.P.E. javais choisi le thème
de la ville avec pour sujet Cordoue au temps du califat . Javais
retenu ce sujet pour laspect exotique dun califat souvent
présent dans les histoires orientales.
Le film LE DESTIN de Youssef Chahine illustre notre sujet , bien
que laction ne se passe pas au temps du califat , de plus
il soulève des problèmes philosophiques tels que la
concordance entre foi et raison , tout en demandant des recherches
historiques sur lépoque du califat ou plutôt
dAl-Andalous .
Le but de nos recherches est de présenter le film et de lexpliquer
devant dautres personnes ne connaissant pas notre sujet ,
ceci favorisant une autre expérience, le travail dexpression
en public.
Ce sujet ma beaucoup plu car il ma apporté des
connaissances sur lEspagne , mais surtout sur lhistoire
de pays dautres culture ,ce que nous nétudions
pas dans le système scolaire .
Ouardia
Un TPE riche historiquement
et culturellement, voilà ce que fut pour moi ce TPE sur lEspagne
Musulmane Andalouse et ce à travers le film LE DESTIN.
Parti de lobligation de trouver un thème mêlant
philosophie et espagnol, mon groupe composé de Chougui Hadda,
Fevret Marie-Laure, Laidain Sophie, Lavoignat Amélie, Rumas
Aurélie et moi-même Hida Ouardia, sest dabord
intéressé à lEurope puis plus spécialement
à la ville de Cordoue au temps du Califat car cette ville
est et était espagnole mais surtout elle était un
des berceaux des penseurs andalousiens. Nayant pas de problématique
et Cordoue savérant être un thème assez
vaste, notre professeur despagnol madame Pallarès,
nous proposa de travailler sur le film LE DESTIN.
Ce film égyptien nous sembla être une bonne idée
dautant plus que laction se passe à Cordoue,
cela nous permit de rester dans notre idée première.
Personnellement, jai été définitivement
convaincue par le film après lavoir visionné.
Cest une histoire très intéressante par son
contenu, son contexte historique, qui entre parenthèses se
déroule à une période que je connaissais très
peu, et surtout par son rythme rapide où se succèdent
chants et danses ; ce nest pas du tout ennuyeux en dépit
du fait quil traite dun sujet grave :le fanatisme voire
lintolérance.
Cest après lavoir vu, donc, que nous avons décidé
den faire une présentation à la fois en français
et en espagnol doù les recherches qui en suivirent
traitées dans les deux langues. Bien que parfois contraignant,
tout sest bien passé.
Après avoir travaillé sur le film, cest à
dire après nous être renseignées sur lauteur
et les ficelles du film via Internet nous nous sommes penchées
sur le contexte historique de la période en question : «
Al Andalous ».
Mes camarades et moi même nous nous sommes donc partagées
les grandes étapes qui caractérisèrent cette
époque, partant de la conquête du pays par les musulmans
en 711 jusquà lépoque des Almohades et
le moment de la reconquête chrétienne par le nord de
la péninsule en 1492. Pour ma part, je me suis investie dans
la période des royaumes de Taifas entre 1031 et 1055. Traduire
des documents de lespagnol au français fut la seule
difficulté rencontrée dans cette partie.
Après rediffusion et étude plus approfondie du film,
nous nous sommes lancées dans une recherche du vocabulaire
de la langue arabe et de façon générale, de
la culture en elle même. Moi même dorigine maghrébine,
cette approche de ma propre culture ma été très
profitable et ma appris beaucoup de choses sur ma culture
comme lorigine de certains mots ou encore lHistoire
de lIslam et sa progression dans le monde à cette époque,
les liens quelle avait avec les sciences
Cest dailleurs
aussi parce que le film touchait au monde musulman que jai
décidé de participer à ces TPE.
Pour en revenir aux travaux donc, deux à trois mois après
leur lancement, on sest attachées à la partie
philosophique. Dans le film, le personnage principal est un philosophe
du nom dAverroès, qui a été un des grands
penseurs de son époque mais qui a eu un destin particulier
(doù le titre du film). Ma camarade Hadda et moi même
avons traité la vie et luvre de cet homme sous
la supervision de madame Vuillaume, notre professeur de philosophie.
Entre temps grâce à nos deux professeurs sest
ouvert notre site Internet sur ce TPE regroupant tous nos travaux
et qui réellement est une très belle réussite
et que jencourage à voir si ce nest pas déjà
fait.
Sophie
La synthèse ci-présente
à pour utilité de retracer, selon un ordre chronologique,
quelles furent les différentes méthodes utilisées,
les difficultés rencontrées, les solutions alors adoptées
pour mener à bien cette analyse à propos du film le
Destin. En outre il me semble particulièrement important
de mentionner si lintérêt tout particulier que
je manifestais pour lhistoire dAl Andalous sest
trouvé, à terme, justifiée.
Les TPE sont une matière facultative : participer à
ce cour cest donc un choix qui doit se trouver vérifie2
par un ou plusieurs intérêts . Il convient donc, pour
ce faire de mentionner quelles furent mes toutes premières
motivations. Tout dabord donc, les matières à
partir des quelles ont nous avait proposé de travaillé
correspondaient à mes goûts. Dabord lespagnol
puisque ce pays menchante par sa joie toute particulière
de vivre. Puis la philosophie : matière que je ne connaissait
guerre en début dannée mais que je savais déjà
intéressante.
Les TPE sinscrivent dans le cadre dun travail scolaire
tout particulier : dune part en effet il sagit dutiliser
nos connaissance en matière de philosophie et despagnol.
Mais ce travail ne se limite pas seulement à cela : les TPE
dautre part nous apprennent à travailler par nous même,
cest à dire indépendamment de consignes strictes.
Les TPE cest donc aussi une grande liberté dans le
choix des méthodes de travail : lutilisation ou non
dInternet, la répartition du travail dans le groupe
Cest cet aspect du travail, me plaçant dans une situation
dincertitude, qui constitue la première difficulté
que jai du apprendre à surmonter . Travailler par moi
même, prendre des directives seule ne me convient pas. Je
préfère les cours, ils sont bien plus rassurant puisquil
suffit dêtre attentive pour les comprendre.
En choisissant cette option, jai donc voulu combler cette
lacune. Ainsi cette année jai appris à planifier
mon temps de travail, à objectiver mes réponses. Et
je suppose que cest en écoutant les consignes de travail
que lon me donne que, petit à petit, je parviendrai
à prendre moi-même les directives nécessaires
pour rédiger un travail structuré, pour savoir définir
une problématique précise sur laquelle il convient
daxer la recherche dans son intégralité afin
de ne pas séloigner outre mesure du sujet donné.
Les recherches que jai entreprises au cour de cette année
mont donc permises dapprécier dautant plus
lhistoire dAverroès dune par et celle dAl
Andalous dautre part. Quant au film il ma permit de comprendre
combien lhéritage culturelle arabe est important, la
philosophie dAverroès étant celle qui nous a
permis daccéder aux textes dAristote.
Production
des élèves : recherches historiques
La conquête et les
premières années de lEspagne musulmane
Vers 670, un chaos régnait
dans le royaume espagnol, royaume qui était dirigé
par les Wisigoths.
Le roi des Goths, qui voulait à tout prix consolider le pouvoir
royale face au clergé et à laristocratie, avait
été renversé et assassiné en 710.
Vraisembablement tenu informé de la situation, le Gouverneur
Musa Ibn Nassir (qui gouverne lAfrique du Nord et le Maghreb)
décida denvahir lEspagne.
En avril 711, il ordonna à son lieutenant général
Tariq Ibn Ziyad de procéder à la conquête de
lEspagne.
Fort dune armée de 7 000 à 9 000 berbères,
Tariq débarqua à Gibraltare et progressa en terre
espagnole sans rencontrer de véritable résistance.
Il sempara de Malaga, de Grenade et de Cordoue et battit les
troupes chrétiennes le 19 juillet 711. Les armées
wisigoths bâtirent en retraite en direction du Nord.
Tariq occupa Tolède où il mit les mains sur dimmenses
trésors.
En juin 712, Musa en personne accompagné de 18 000 arabes,
débarqua en Espagne, conquit Séville et Merida avant
de rejoindre Tariq aux portes de Tolède.
Les soldats chrétiens placés sous le commandement
du comte Pelayo sétaient réfugiés dans
les montagnes de la province des Asturies, doù ils
livrèrent une véritable guérilla aux Arabes,
moins nombreux, et tenaient ainsi les territoires des futurs royaumes
chrétiens de lEspagne du Nord. Après une victoire
des Maures à Covadonga en722, ils reprirent les Asturies
et semployèrent à étendre la domination
chrétienne en Espagne.
En 732, cest la bataille de Tours et de Poitiers : les armées
musulmanes sont battues par les Francs de Charles Martel. Désormains
les musulmans se replient sur les territoires conquis en Espagne
et qui forment le pays dAl Andalous.
De 747 à 756, sous le gouvernorat de Yussuf Al Fihri, Al
Andalous connut une période de stabilité.Yussuf développa
le système de communication terrestre et agrndit les villes,
voyagea à travers les provinces du pays et se révéla
fin stratège dans la guerre de frontières qui lopposait
aux chrétiens du Nord.
Il profita du vide du pouvoir dû à lextermination
des Omeyades, en 750, pour établir une indépendance
de fait.
Lémirat de
Cordoue (756-929)
Al-andalous
Al-andalous est le nom donné
par les arabes à lEspagne quil ont conquise provoquant
leffondrement du royaume wisigothique de Tolède en
711 . Al-andalous, lEspagne musulmane a existé de 711
à 1492, à la date de la reddition de grenade . Son
étendue a beaucoup varié au cours des 7 siècles
de présence arabe et berbère .
Al-andalous était frontalière de lEurope chrétienne
et de lempire Arabo-Musulman, cest par là que
sont passés les grands courants de civilisation entre lOrient
et lOccident . Vers lan 1000, Al-andalous comptait près
de 7 millions dhabitants .
Pendant le huitième
siècle , à travers le nord de lAfrique, pénètrent
en Espagne une série de groupes et familles nobles Arabes
venus de lest et des groupes Berbères du Maghreb, qui
sinstallent sur les terres dAl-andalous .
Durant la seconde moitié du huitième siècle
se produit une série de ruptures dans lempire musulman
. A Damas renversement de la dynastie des Omeyades par les Abbassides
qui fondent une nouvelle dynastie .
Un prince Omeyade : Abderhaman I échappe au massacre de sa
famille par les Abbassides et pénètre dans Al-andalous
puis forme lémirat de Cordoue, indépendant du
califat de Damas .
Huit émirs se succèdent de 756 à 929, dans
une époque culturellement brillante, bien quobscurcie
par quelques soulèvements Mozarabes (Hispaniques non convertis
à lIslam), jusquà ce que Abderrahman III
décide de fonder le califat .
755 : Abderhaman débarque
à Almunecar . Après avoir vaincu le gouverneur dAl-andalous,
il prend Séville et Cordoue, et devient émir, il établit
une dynastie qui gouvernera Al-andalous jusquen 1031 . Abderhaman
est le dernier Oméyade à cause du renversement du
califat de Damas par les Abbassides, qui déplacèrent
le califat à Bagdad . Il a un règne mouvementé
où les guerres succèdent aux intrigues, il en sera
de même pour ses successeurs hishan I et Al Hakam I .
784 : Début de la construction de la mosquée de Cordoue
;
822 : Le successeur dAl Hakam I, Abderrahman II, vit une période
de paix et de prospérité, de nombreuses mosquées
sont construites ou agrandies .
851 : Soulèvement des Mozarabes à Cordoue .
852 : Mort de lémir abderrahman II, tolérant
et pacifique, il a fait construire des systèmes dirrigation,
des bains publics, des écoles, des routes,... Abdallah lui
succède .
912 : Mort dAbdallah, Abderrahman III lui succède .
Il hérite dun émirat en proie aux guerres intérieures
mais ses victoires contre les Chrétiens et les rebelles lui
permette dasseoir son pouvoir .
929 : Le 16 janvier, Abderrahman III se proclame prince des croyants
et défenseur de la foi . Il brise tout lien de dépendance
formelle avec Bagdad (capitale des Abbassides) , cest ainsi
que commence une nouvelle étape de lhistoire dAl-andalous
: le califat de Cordoue .
Plusieurs communautés coexistent sous larbitrage des
califes de Cordoue :
les minorités religieuses
dont :
_ Les Hispaniques non convertis, les Chrétiens dit Mozarabes,
minoritaires au milieu du dixième siècle .
_ Les Juifs, qui soccupent du grand commerce artisanal, de
la médecine . Ils sont aussi traducteurs et ambassadeurs
des Emirs et des Califes .
la majorité de la population
composé des musulmans :
_ Les Hispaniques convertis, ils font partie de la communauté
des croyants, la Umma, mais sont considérés comme
inférieurs aux « vieux Musulmans » .
_ Les Arabes et les Berbères, minoritaires, « vieux
Musulmans », sommet de la hiérarchie sociale, leurs
rivalités empoisonnent la vie politique . sous leur influence
lEspagne sOrientalise et sIslamise .
_ Les esclaves, nombreux, originaires dAfrique et dEurope
( les Slaves) . Ils sont employés dans les maisons privées,
dans les échoppes des artisans, ou sur les domaines fonciers
de laristocratie ou de la bourgeoisie, mais ils peuvent aussi
occuper des fonctions importantes dans ladministration ou
dans larmée .
L héritage scientifique
et culturel dAl-Andalous
_ La langue Arabe est la langue
internationale . Elle était étudiée par les
musulmans, les Mozarabes et les juifs . Cette langue est synonyme
de raffinement et dérudition .
_ La prose et la poésie furent valorisées par les
Andalous, amateurs de la beauté, de lesthétique
et de la nature .
_ La philosophie au départ était étudiée
dans la tolérance .
_ De grands savants ont révolutionné de nombreux aspects
de la vie . Ils étudiaient les mathématiques, lastronomie,
la médecine, la botanique, lagronomie, lastrologie,
et lalchimie Ils ont tous influencés lEurope
contemporaine .
_ Leur cuisine est raffinée et variée .
_ Les Arabes ont surtout créé un nouveau type de société
urbaine très structurée qui améliore et facilite
la vie . Ce sont eux qui créent le système dégouts,
ils développent lhygiène de vie en instaurant
des bains publics et des hammam (plus de 600) . Ils construirent
des mosquées, lieux de prières mais aussi de réunions
. Ils développent les voies de communications, routes commerciales
entre la péninsule et la mer rouge, la mer Méditerranée
et locéan Indien . Ils exportent beaucoup, développent
les chantiers navals, et importent des céréales, du
cuir, et du bétail . La monnaie utilisée est frappée
à Cordoue . Ils améliorent le système dirrigation
permettant lintroduction de nouvelles plantes .
Le califat de Cordoue
Période étudiée
: 929-1031
En 929, un descendant du prince
Omeyade Abd Al Rahman Ier prend le titre de calife de Cordoue.
Il se nomme Abd al Rahman III et se déclare Emir al Muminim,
prince des croyants, ce qui lui donne en plus du pouvoir terrestre,
le pouvoir spirituel. La proclamation du calife a un double objectif.
Dune part, il sert à renforcer le pouvoir péninsulaire
des Omeyades à lintérieur du pays et dautre
part à consolider les routes commerciales autour de la Méditerranée
notamment avec la garantie des relations économiques avec
la Bizance de lest et lapprovisionnement en or.
En 931, les Omeyades conquièrent Ceuta et Tanger et en 932,
Abd al Rahman est nommé souverain de Fès et de Mauritanie.
En 939, cependant les Omeyades subissent quelques défaites
face au Leon notamment à la bataille de Simancas.
Au milieu du siècle, les Omyeades obtiennent le contrôle
sur le triangle composé de lAlgérie, du Siyimasa
et de lAtlantique et le pouvoir du califat sétend
jusquen Europe Occidentale. Lempire germano-romain commence
à échanger des ambassadeurs avec le califat de Cordoue.
En 961, le successeur de Abd
al Rahman III est Al Hakam II. Ce roi donne le départ de
lapogée culturelle de Cordoue étant lui -même
un érudit. Il sentoure de scientifiques et de lettrés,
fait venir des ouvrages et des compendiums dOrient et dépense
des fortunes pour les calligraphes. Il favorise lintégration
entre Juifs, Berbères, Chrétiens et Arabes. Des institutions
très élaborées naissent telles une administration
centralisée, la mise en place de législations judiciaires
et financières. Cette innovation contraste avec le morcellement
féodal des états dEurope Occidentale et assure
en outre au califat une grande prospérité économique
: sa marine domine la méditerranée, lirrigation
est étendue et de nouvelles cultures sont introduites : la
canne à sucre, le riz, le mûrier. De plus un artisanat
urbain se développe : soie, cuirs et métaux.
Des contacts commerciaux sont établis avec Bagdad, Tunis,
Byzance, le Maroc, lItalie, la France et lAllemagne.
Cordoue devient aussi un centre
culturel et artistique très brillant. Ainsi, seule Constantinople
pouvait sy mesurer. De nombreuses écoles sont construites,
le calife voulant soccuper lui-même de lalphabétisation
et de linstruction publique de son peuple. Puis, une bibliothèque
qui comptera plus de 400 000 ouvrages est érigée,
toujours sur linitiative d Al Hakam II. Dailleurs,
il a agrémenté la plupart des ouvrages de commentaires
personnels. Les grandes universités de la ville enseignent
la philosophie, la littérature, les mathématiques,
la médecine. En philosophie, luvre dAristote
est étudiée bien avant que lEurope Chrétienne
la découvre à son tour puisque tous les auteurs philosophiques
grecs furent traduits à cette époque.
Larchitecture reste un témoignage de cette grandeur
passée encore de nos jours : la grande mosquée de
Cordoue qui fut construite sur deux siècles et qui fut la
plus importante des 500 Mosquées cordouanes de lépoque
et dautre part, la ville-palais de Medina al-Zahra.
Cependant de nombreux califes
se succèdent après la mort d Al Hakam en 976,
sans arriver véritablement à une prospérité
politique.
En 976, Hicham II, à lâge de 11 ans devient calife,
le hadjib Muhammad ibn Abi Amar plus connu sous le nom de al Mansour
quand il vaincra les souverains catholiques à Saint Jacques
de Compostelle, assure la régence et tient les rênes
du pouvoir.
Puis, de 1002 à 1009, le fils d Al Mansour succède
à son frère auprès de Hicham II, qui à
la suite des révoltes de Cordoue est contraint dabandonner
le pouvoir.
De 1010 à 1013, Cordoue est assiégée par les
Berbères et de 1016 à 1030, se succèdent des
guerres dans le royaume d Al Andalous entre Hammudides et
Omeyades pour la prise du pouvoir.
En 1031, le califat qui sest divisé en une multitude
de petits royaumes, les Taifas, disparaît
LES ROYAUMES DE TAIFAS 1031-1089
« Taifas », vient du mot arabe «taifa »
(partie).
Cest un terme employé à partir du XI ème
siècle en Espagne musulmane pour
désigner les petits royaumes qui partagèrent lEspagne
Mauresque.
Avec le déclin du Califat de Cordoue en 1031, al-Andalous
se divisa en
plusieurs noyaux ou royaumes indépendants, en tête
desquels se situaient les
dénommés « reyes de taifas » ; ainsi vingt
six principaux royaumes et
quantités dEtats plus restreints virent le jour à
cette date.
Les rivalités entre ces différents rois permirent
une apogée culturelle dans
chacune des taifas ; ces rois mécènes, rassemblèrent
de nombreux artistes
et savants dont les uvres alimentèrent léclat
et le raffinement de leurs cours.
Cependant, les relations politiques à cette époque
furent marquées par les luttes
incessantes entre ses chefs qui favorisèrent lintervention
croissante des rois
chrétiens, tout dabord, à travers la politique
de parias (celle-ci consistait à ce
que les roitelets des taifas payent aux souverains chrétiens
des tributs pour ne
pas être attaqués et avoir le droit de subsister) et
aussi en avantageant la
reconquête chrétienne au nord de la péninsule.
Cette pression militaire et tributaire chrétienne poussa
les rois musulmans à
cesser leurs disputes et à conclure à la hâte
une alliance contre lennemi,
appelant ainsi les forces arabes les plus proche à leur secours,
cest à dire, les
Almoravides dAfrique du Nord.
La situation de faiblesse des chrétiens face au calife Youssef
Ben Tachfin,
venu du Maroc lors de la bataille de Zallaka (au nord de Badajos)
en 1086 sauva
les taifas pour cette fois-ci. Le califat retourna ensuite au Maroc
en laissant
derrière lui un contingent berbère mais durant lannée1090,
Youssef débarqua de
nouveau sur la péninsule ; déposant ainsi la plupart
des rois de taifas et
semparant du pouvoir.
Les Almoravides 1055-1147
Une double ambition avait poussé les Almoravides à
la conquête du pouvoir. Dune part, sapproprier
les terres fertiles du Nord, et dautre part, purger lIslam
de ses hérésies. Les Almoravides étaient des
guerriers berbères qui sétaient entraînés
à la guerre sainte dans des couvents militaires appelés
« ribats ». Cette communauté de soldats ascètes
sappelait « al-murabitum » (les gens du ribat),
doù dérive le nom Almoravide.
Leur progression devint rapide. Dimportante cités rendirent
les armes : Sijilmassa (1055),
Taroudant (1057) et Fès (1069) qui perda son statut de capitale
au profit de Marrakech. Puis cest linvasion du Nord
marocain et algérien. En quelques années, les Almoravides
sétaient emparés de la moitié du Maghreb.
Mais la formidable avancée de ces nomades ne sarrêta
pas en bon chemin, les émirs andalousiens aux prises avec
les débuts de la Reconquête chrétienne demandèrent
au chef almoravide Youssef ben Tachfin de leur venir en aide. Il
remporta une écrasante victoire sur le roi de Castille (1086)
et finit par prendre Valence (1102).
En lespace de quelques années, cette nouvelle puissance
prit le contrôle de lensemble du Maroc. La domination
des Almoravides nétait pas précisément
appréciée des musulmans espagnols de la péninsule.
Les Almoravides agrandirent les royaumes de Léon avec la
Castille, la Navarre avec lAragon, et conquirent une partie
du Portugal.
Cependant, bien que le fils de Youssef ben Tachfin, régna
pendant trente sept ans, les générations suivantes
éprouvèrent des difficultés à gérer
ce vaste empire ibéro-marocain. Les chrétiens dEspagne,
toujours à laffût, devinrent menaçant
tandis que les tribus réfractaires de lAtlas étaient
acquises au mouvement almohade.
Leffondrement de lempire almoravide en Afrique du Nord
déboucha alors sur une insurrection générale
en Espagne, à partir de 1144, mouvement qui débuta
dans les petites villes pour sétendre rapidement aux
municipalités plus importante. Appelés en renfort
par lun des nouveaux souverains régionaux au règne
éphémère, les Almohades se rendirent en Espagne
en mai 1146 et conquirent al-Andalus.
La multiplicité de ces influences (andalouse, marocaine et
saharienne) conduit également à une renaissance artistique.
Les princes almoravides nhésitèrent pas à
embellir des villes telles que Fès et Marrakech de décors
et de monuments directement inspirés de larchitecture
andalouse.
CHRONOLOGIE DE LEMPIRE
ALMORAVIDE (XI°-XII°)
1037. Abdallah benYasin, chef spirituel et idéologue commence
à asseoir les
bases doctrinales du mouvement almoravide.
1055. Les Almoravides, menés par Youssef benYassin, bérbère
de la tribu
Lamtuna semparent de Sijilmassa ( Maroc).
1059. Mort dAbdallah ben Yassin
1062-1070.Youssef ben Tachfin fonde la ville de Marrakech, capitale
du
mouvement almoravide.
1077. Le mouvement almoravide
consolidé entreprend son avancée vers le
nord-est du Maghreb (Fès, Tlemcen, Oran, Alger
).
1080. Intervention du grand émir almoravide Youssef ben Tachfin,
fondateur
de la dynastie almoravide, contre lavancée des armées
chrétiennes
dAlphonse IV.
1084. Les Almoravides semparent de Ceuta (près de Tanger).
1086. Lémir almoravide Youssef ben Tachfin décide
dintervenir dans la
péninsule où il remporte la bataille de Zallaka (au
nord de Badajos).
1090. Youssef ben Tachfin occupe la taifa de Grenade et entreprend
la conquête
définitive dal-Andalus.
1090-1094. Les Almoravide déposent les rois de taifas et
les exilent au Maroc;
Al andalous devient une province almoravide.
1091. Les Almoravides semparent de Cordoue, Almeria, Badajoz
et Séville et
ordonnent lexil du roi sévillan al-Mutamid.
1094. Larmée almoravide arrive jusqu'à Lisbonne.
1102. Les Almoravides conquièrent Valence.Youssef ben Tachfin
nomme pour
héritier son fils Ali ben Youssef.
1106. Mort de Youssef ben Tachfin. Ali, son fils est proclamé
Emir. Les
Almoravides occupent les îles Baléares.
1110. Les Almoravides occupent la taifa de Saragosse.
1134. Les troupes almoravides sous le commandement de Tachfin ben
Ali,
remportent la victoire contre Alphonse 1er dAragon et de Navarre.
1138. Ali ben Youssef nomme son fils Tachfin ben Ali pour héritier.
1139. Le territoire du Portugal devient un royaume chrétien
autonome et ne cesse
de sétendre.
1142. Al-Andalus se morcelle. Naissance des secondes taifas.
1143. Tachfin gouverne lempire almoravide, de plus en plus
fragmenté.
1145. Mort de Tachfin ben Ali, troisième émir almoravide.
Défaite des Almoravides contre les Almohades à Oran
(Algérie).
1147. Les Almohades pénètrent dans Marrakech, la capitale
almoravide.
Un petit royaume almoravide, subsista aux Baléares jusquen
1202, vivant de pirateries. De 1184 à 1237, ces Almoravides
menèrent une lutte acharnée, où le banditisme
trouva sa part contre les Almohades au Maghreb.
CHRONOLOGIE DES CHEFS ALMORAVIDES
Youssef ben Tachfin (1060-1106)
Ali ben Youssef (1106-1143)
Tachfin ben Ali (1143-1145)
Ibrahim (1145-1146)
Ishaq ben Ali (1146-1147).
Le successeur de Tachfin ben
Ali fut Ibrahim, il ne régna que peu de temps. Le dernier
chef des Almoravides, Ishaq ben Ali, fut tué lors de la prise
de Marrakech par les Almohades en 1147.
Les Almohades 1147-1269
La création du mouvement
almohade fut attribuée à un homme qui avait la conviction
dêtre lenvoyé de Dieu : Ben Tumart (vers
1080-1130). Le combat mené par Ben Tumart contre les Almoravides
etait bien plus le résultat dune haine religieuse fanatique
que celui de son assouvissement politique. Ce quil leurs reprochait
avant tout s'était lhumanisation de Dieu (tajism).
Son combat débute en Afrique du Nord : il dénonça
de ville en ville la décadence des murs des Almoravides
et est soutenu par le cortège de ses partisans qui ne cesse
daugmenter. Cette communauté se nomme «al-muwahhidu
» (adepte de lunité divine), doù
dérive le nom almohade. Il peut être intéressant
de noter que le gouvernement mis en place par Ben Tumart sappuya
sur les modèles de lIslam originel et du Prophète.
En outre il était essentiellement composé de religieux.
Donc en résumé, Ben Tumart se proclame Mahdi, guide,
seul interprète de la loi et de la tradition coranique. Les
almohades se lancent à la conquête de lAfrique
du Nord dont ils sont maîtres en 1160 sous Abd -al -Mumin
successeur de Ben Tumart.
Cest alors que les almohades commencèrent à
sintéresser au sort de lEspagne musulmane, où
les royaumes de Taifas avaient commencé à se reconstituer,
suite à leffondrement du pouvoir Almoravide. En 1146
ils semparèrent dabord des principales villes
du Sud. Puis, en 1147 ils expulsèrent des derniers Almoravides
de Séville et de Cordoue, et en 1157 arrachèrent à
Alphonse VII la ville dAlmeria. Seule la province de Murcie
resta autonome jusquen 1172. Les Amlohades réussirent
donc à arrêter la première phase de la reconquête
chrétienne. Une fois installés à linverse
de leurs prédécesseurs ils se montrèrent intolérants
envers les juifs et chrétiens qui pourtant bénéficiaient
du statut de « dhimmi » protégé.
Le fils et successeur dAbd al Mumin, était Abu Yaqub
Yussuf, le père du calife mentionné dans le film.
Il sefforça de promouvoir la culture et les sciences.
Ainsi il apporta sa protection à Averroes qui alors était
violemment attaqué par les ulémas orthodoxes en raison
de sa thèse sur léternité de lunivers
; le calife le nomma juge suprême de Cordoue. Le savant Ben
Tufayl qui sattachait à réconcilier la raison
et le culte de la révélation, devient son médecin
personnel et vizir à Marrakech. Son fils Abu Yussuf Yaqub
al-Mansur prit sa succession(cest donc le calife du film).
Sous son règne limage de lIslam se renforce.
La diversité culturelle en Al-Andalus sappauvrit. Yaqub
fut obligé dexiler Averroes au Maroc (pour gagner les
faveurs des juristes) et de donner lautorisation de brûler
ses écrits philosophiques. Toutefois après sa victoire
à Alarcos en 1195 le souverain le rappela à sa cour
à Marrakech. Mais cest sous son règne que le
pouvoir des almohades atteignis son apogée. Cest cette
victoire à Alarcos qui fit de lui un souverain un héros
de lIslam tandis quelle suscita chez les chrétiens
un rassemblement pour une nouvelle phase de la reconquista. Cest
d ailleurs avec son successeur et le fils Muhammad al -Nassir
que la fin des Almohades se fait pressentir. La défaite de
Las Navas de Tolosa face à lunion des castillans, des
Aragonais et des Catalans et la perte de Cordoue en 1236 marques
la fin de leur puissance. Cet empire baissera les bras face aux
chrétiens avec Abu Yassuf Yuqub II al-Mansur. Lempire
almohade aura duré trois-quarts de siècle. LEspagne
musulmane survit dans le royaume de Grenade qui occupa la haute
Andalousie et sa frange Méditerranéenne.
Production
des élèves : recherches philosophiques
Ibn Rushd, dit Averroès
UN ACTEUR DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET UN INTELLECTUEL EXCEPTIONNEL.
Abu I-Walîd muhammad Ibn Ahmad appelé Averroès
ou le « commentateur » par les latins, est né
à Cordoue en Andalousie. Il appartient à une famille
respectée dhommes de religion et de juristes. Son grand
père, le plus célèbre de la lignée,
grand cadi de Cordoue, était à la tête dune
hiérarchie de magistrats, de desservants de mosquées
et de prédicateurs. Avérroes cadi (juge) a suivi la
tradition familiale, mais il la étendu à dautres
fonctions et dautres activités.
Il acquit, en plus, une formation solide qui fut un produit de léducation
classique de son époque. Elle se fait par des maîtres
particuliers. La formation initiale commence par létude,
par cur, du Coran à laquelle sajoute la grammaire,
la poésie, des rudiments de calcul et de lécriture.
Averoes étudie avec son père, le hadîth, la
Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète
et du fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et
le juridique ne se dissocient pas. Les sciences et la philosophie
ne sont étudiées quaprès une bonne formation
religieuse. Avérroes élargie lactivité
intellectuelle de son milieu familial en sintéressant
au sciences profanes : physique, astronomie, médecine. A
lissue de sa formation, cest un homme de religion féru
de savoir antiques et curieux de connaître la nature.
Sa carrière officielle de juriste et de médecin se
fit au service des Almohades. Tout dabord, il fut Cadi à
Séville, grand Cadi à Cordoue, il suit la carrière
de ses ascendants. En outre, il écrit des livres de droit
dont le plus connu est Bîdaya, encore étudié
de nos jour à Médine.
Lobjectif dAvérroes est de mettre en évidence
ce qui permet un bon jugement. Le fondement du droit est la Loi
religieuse, mais il peut apparaître des problèmes dinterprétations.
Par exemple, comment concilier le Coran qui interdit le prêt
à intérêt assimiler à lusure, et
les opérations bancaires nécessitées par le
grand commerce? Il sagit de trouver des accommodations juridiques
susceptible de faire jurisprudence. Il est donc un praticien et
théoricien du droit.
Puis il est médecin, titre donné rarement, et qui
suppose une réputation bien établie dans le domaine
théorique et pratique. Il est nommé médecin
de lémir Almohade Abu Yaqûb Yûsuf (1163-1184)
à Marrakech en 1182. Cest dailleurs à
loccasion de leurs première rencontre en 1166 que le
prince lui aurait demandé de faire le commentaire des uvres
dAristote. Il sera également médecin de son
successeur. En outre, il a rédigé des ouvrages de
médecine dont un grand traité dans lequel sexprime
son adhésion à la médecine scientifique héritée
des Grecs quil faut concilier avec « la médecine
du prophète » ; ensemble des traditions rassemblant
les pratiques et les conseils du Prophète en matière
de soins à lui-même et à son entourage.
En médecine comme en droit Avérroes fut praticien
et théoricien.
AVERROES PHILOSOPHE , UN DESTIN PARADOXAL.
Ce nest ni comme médecin ni comme juriste quAvérroes
fut connu des Latins mais comme philosophe, commentateur dAristote.
Lémir Yûsuf Ier lui ayant demandé, en
1166, de présenter pédagogiquement luvre
dAristote, Avérroes cherche à retrouver luvre
authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les
principes de la pensée logique dont la non-contradiction,
et en utilisant sa connaissance globale de luvre, il
retrouve des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts.
Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit
trois types de commentaires :les Grands, les Moyens et les Abrégés.
Il apparaît comme laristotélicien le plus fidèle
des commentateurs médiévaux
Cependant, Averroès se heurte à la difficulté
de concilier philosophie et religion. Il sen explique dans
« le traité décisif sur laccord de la
religion et de la philosophie ». Pour lui il ny a pas
de contradiction entre la Révélation et la philosophie
: « le vrai ne peut contredire le vrai ». Mais cette
position nest pas partagée par la majorité des
théologiens et des croyants. Lui-même, homme de foi
ayant adhéré sincèrement à la reforme
politico-religieuse des Almohades, invite les philosophes à
la modestie en leur rappelant que leur intelligence est aussi incapable
de saisir Dieu que les chauves-souris de voir le soleil. Il insiste
sur le maintien de la religion et de la philosophie dans deux sphères
séparées. Mais il subit les critiques des Oulémas,
spécialistes de la connaissance religieuse.
A cette époque, 1188-1189, marquée par les séditions
dans le Maghreb central et la guerre sainte contre les chrétiens,
le sultan Abû Yûsuf Yaqûb Al-Mansur fait interdire
la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine
des murs, il interdit la vente du vin et le métier
de chanteur et de musicien. A partir de 1195, Averroès, déjà
suspect comme philosophe, est victime dune campagne dopinion
qui vise à saper son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie
alors ses intellectuels au profit des Oulémas.
Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite
ville andalouse peuplé surtout de juifs, en déclin
depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que lIslam.
Après un cours exile dun an et demi, il est rappelé
au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais nest
pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech
le10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu lAndalousie.
La mort dAl-Mansûr peu de temps après marque
le début de la décadence de lempire Almohade.
Suspecté dhérésie, il naura pas
de postérité en terre dIslam. Luvre
d Averroès sera sauvée par les traducteurs juifs.
LA PHILOSOPHIE DAVERROES
ENTRE FOI ET RAISON
La célébrité
dAverroès est en partie due à ses commentaires
dAristote mais elle est surtout due à la conception
particulière quil se fait des rapports entre la raison
et la foi et qui sont perceptibles dans la théologie quil
essaie de fonder.
Il a rédigé deux traités ou il explore les
relations entre la loi révélée et la philosophie
:
_Le Kitab Fasl Al Maqâl (le traité décisif sur
laccord de la philosophie et de la religion)
_Le Kashf Al Manahidj (le dévoilement des méthodes
de démonstration des dogmes religieux)
Le premier traité a pour but de savoir si la religion autorise
ou défend létude de la philosophie et des sciences
logiques ou au contraire si elle est considérée comme
un acte méritoire ou obligatoire. Il prend donc comme référence
les cinq qualifications légales du Coran par rapport à
un acte humain et qui sont lobligatoire, le recommandé,
le permis, le blâmable ou linterdit.
Le second traité a pour but de monter le lien entre la philosophie
et la loi. Un point commun existe entre ses deux traités
:Averroès distingue trois classes darguments ;
_les arguments oratoires
_les arguments dialectiques.
_les arguments démonstratifs( qui distingue trois classe
dhomme).
Cest dans la troisième classe dargument quAverroès
situe l intuition centrale de sa pensée philosophico-politique.
Cest aussi là que résident ses thèses
« modernes » à lépoque.
Dans le Traité Décisif, Averroès expose sa
thèse selon laquelle les hommes se divisent en trois classes
en fonction de lEcriture (de la Loi aussi) : une classe constitue
« la grande masse », elle est composée de tous
ceux qui accèdent seulement à la parole de Dieu retranscrite
oralement. Une seconde classe interprète grâce à
son esprit ce quelle lit, ce sont des hommes qui en font leur
métier ou qui ont des dispositions par nature. La troisième
classe interprète de façon certaine et véridique
: ce sont les philosophes.
La différence entre la seconde et la troisième classe,
cest que la seconde sappuie sur des opinions semblables
alors que la troisième se base sur des opinions évidentes.
La lecture dialectique correspond aux théologiens mutazilites
et asharites. Cest contre cette lecture que va sopposer
Averroès.
En effet, selon lui rien ne doit venir sinterposer entre le
philosophe et le peuple ; il refuse que quelqu'un intervienne oralement
auprès de la foule car il considère cette classe comme
inutile et capable de pervertir la masse. Selon lui, il existe une
loi générale ; il ne doit pas y avoir de relation
entre les hommes dinterprétation et les hommes du commun
car ces derniers nayant pas en eux le concept dinterprétation,
ils ne sont pas capables dentendre, de comprendre et de concevoir
ces « interprétations ». En les exposant à
ces interprétations, on ruine leurs esprits car ces esprits
ne sont pas capables de concevoir ce qu'ils perçoivent. Ainsi
on change la première image quil avait eu et donc on
le rend infidèle. En effet, on remplace, dans lesprit
de lhomme sa première opinion simple par une interprétation
quil ne peut pas comprendre ou saisir complètement,
ainsi il peut comprendre tout autre chose et donc il peut devenir
infidèle à cause dune incompréhension.
Selon lui, tous les philosophes et les théologiens ou même
encore tous ceux qui font de linterprétation doivent
se taire et ne pas exposer leurs idées à la foule.
Le seul élément qui distingue les deux classes cest
que la classe démonstrative arrive au Vrai grâce à
la philosophie alors que la classe dialectique ny arrive pas.
Cependant, les philosophes et la foule peuvent cohabiter ensemble
alors comment cela est-il possible ?
Daprès Averroès la réponse à cette
question se trouve dans la nature des textes sacrés. Selon
la nature des textes il existe deux sens : le sens transparent et
le sens caché. Certains textes doivent être pris dans
leur sens obvie(transparent) car toutes les méthodes de lectures
quelles soient scientifique, dialectique ou rhétorique conduisent
à ce sens. Dans ce cas, il est interdit dinterpréter
ces textes là car ils doivent être pris au sens littéral.
Si quelquun veut interpréter un de ces textes il devient
forcément par là infidèle. Il existe, dautre
part, des textes qui doivent être prit au sens littéral
par la foule et qui doivent être interprétés
par « la classe démonstrative ». Il y aurait
infidélité au cas ou la foule prendrait ces textes
au sens caché(et prendrait donc ainsi la place des hommes
de la classe démonstrative) ou si les hommes dinterprétation
démonstrative prenaient les textes au sens transparent alors
quils doivent être traduit. Cela revient à dire
quun échange de lecture entre les hommes et les philosophes
amène à linfidélité. Chacun doit
sen tenir à sa méthode.
On voit ici que le théologien na pas sa place ici donc
il est obligé soit de se mêler à la foule et
prendre un texte au sens littéral soit de se taire, car comme
il ne peut prendre quun texte au sens littéral il ne
peut pas interpréter un texte qui doit lêtre
étant donné quil na pas les qualités
pour. Cest dans son livre Fasl al-maqâl quAverroès
met le plus en avant la position inutile des théologiens
qui nont pas de place entre le peuple qui pour comprendre
doit sen tenir à la traduction littérale des
textes, et les philosophes qui pour comprendre doivent trouver le
sens caché des textes qui nest accessible que par la
raison. Ainsi la place du théologien est vraiment une place
en trop car il croit comprendre cependant il trompe et déforme
la lecture littérale des textes sans être capable de
trouver le sens caché des textes. Ils sont, daprès
Averroès, responsable de tous les maux de la société
: intolérance, guerres, fanatisme
Le Kashf précise et approfondit la critique de la théologie.
Il reprend la distinction entre sens transparent et sens caché
du Coran, et montre que lhumanité distribué
entre homme de science et homme du commun est amplement suffisante.
Il distingue parmi les dévoyés ceux qui comme al-Ghazâli
divulguent les conclusions de la science et transgressent ainsi
la règle désotérisme, et ceux qui comme
tout les théologiens ignorent les principes de la vrai science
démonstrative (ceux qui ne suivent pas les textes dAristote).
Pour Ibn Rushd, il incombe au pouvoir politique la vie sociale de
telle manière que les philosophes et la masse coexistent
sans être troublés par les théologiens.
Lexistence des théologiens est un fait, cependant il
revient à l émir des croyants dempêcher
toute communication entre les théologiens et la masse.
Le but ultime dAverroès
a été de montrer que cest par la raison quon
peut saisir le sens plein du texte révélé.
Il montre que la raison est au service de la foi. Il défend
les multiples lectures du Coran et en même temps, il reproche
aux théologiens de proposer des interprétations infondées.
Il montre ainsi que le philosophe est le seul capable de résoudre
les contradictions apparentes et de découvrir le sens caché
des textes. Le vrai est accessible par la voie de la raison. La
raison est donc indispensable dans la compréhension du texte
révélé .
La théologie
islamique
La dogmatique na pas la même importance en Islam que
dans le Christianisme .Il ny a pas de dogmes (croyance, opinion,
ou principe donnés comme intangibles et imposés comme
vérité indiscutable ) en Islam . Les disciplines de
la théologie Islamique sont le Coran et la Sunna .
Le Coran : signifie «
la récitation » , cest le livre sacré
des Musulmans contenant la doctrine Islamique .
La Sunna : Cest un recueil
de traditions qui participe aux sources de la foi . Cest la
seconde source de la loi ; elle signifie « conduite, manière
dagir » et sapplique plus spécialement
à la conduite du prophète . Elle est constituée
par les Hadiths . Face aux problèmes posés par lévolution
de la communauté, on senquit des usages pratiqués
du temps du prophète, on interrogea ses compagnons sur ses
dits, faits et gestes et on recueillit un ensemble de traditions(Hadiths)
qui seront à la base de la science juridique et constitueront
une « loi de tradition orale se superposant à la loi
écrite » .
Il ny a pas de théologie.
La dogmatique est analogue à celle de lEurope à
partir du Coran . Les spéculations sont inutiles tant la
nature de Dieu est simple dans le Coran . Aucun pouvoir spirituel
nest chargé de dire le dogme , et rien ne peut être
rajouté à la lettre du Coran . Le Coran est bien plus
pratique et juridique que théorique . Le seul dogme existant
est que Dieu est unique, absolument simple de nature, tout puissant
et imprévisible. La vision de lunivers est contraire
à celle des pays conquis par les Arabes .
Averroès pensait que la foi et la raison sont compatibles
et complémentaires , et que le texte sacré invite
au raisonnement .
Division Chiite - Sunnite :
La religion Musulmane est divisée en deux courants majeurs
. En effet, à la mort du prophète Mahomet, la communauté
des croyants sest divisée :les Chiites restèrent
fidèles à la descendance dAli ibn abù
talib , le compagnon du prophète puis fidèles aux
iman de la famille et à leurs successeurs . Les Sunnites
eux , ont admis à lorigine comme successeur du prophète
les 4 premiers califes puis les Oméyades et les Abassides
.
Les Chiites se distinguent des Sunnites sur le plan politique, les
Sunnites sappuient sur la Sunna, lensemble des usages
pratiqués sous les yeux du prophète par la première
communauté musulmane et soigneusement recueillis par les
générations suivantes . Les Sunnites sont fidèles
à la littéralité du texte et de la loi Islamique
élaborée par les juristes .
Division au sein du courant
sunnite :
Le courant sunnite se divise en six écoles, les écoles
: Hanafites, Malékites,Hanbalites,
Mutazélite, et Asharite .Ces écoles sont regroupées
sous deux sortes de théologie, lune traditionnelle
, reposant sur le Coran et sopposant à la philosophie,
lautre rationnelle, empruntant des arguments et des raisonnements
à la pensée Grecque , et prônant la raison .
La théologie traditionnelle regroupe les écoles Malékite
et Hanbalite , la théologie rationnelle, elle, regroupe les
écoles Mutazélite et Asharite .
La théologie traditionnelle
:
La théologie traditionnelle soppose à la raison
. Le Malikisme est une école de pensée traditionnelle
et juridique de lIslam Sunnite crée par Malik Ibn Anas(715-795)
à Médine et qui prédomine au Maghreb . Malik
a écrit le Muwatta, un système juridique unifiant
les diverses méthodes en cours, cest une sorte de synthèse
entre les faits juridiques et les Hadiths , sous la demande du calife
Al-Mensour . Le Muwatta est lun des premiers ouvrages où
les propos du prophète sont consignés et auxquels
sajoutent les traditions des califes Orthodoxes . Il donne
à la Sunna une portée plus générale
. Louvrage fut diffusé en Orient (Maghreb, Egypte et
surtout Cordoue) . Lécole Malékite admet comme
source de la loi, le Coran et la Sunna en premier lieu ,puis linterprétation
personnelle des docteurs de Médine .
Lécole Hanbalite
nadmet comme source de la loi que le Coran et la Sunna . Dans
le Hanbalisme, on ne recourt au jugement personnel quen cas
de nécessité absolue. Le Hanbalisme se méfie
de toute spéculation théologique. Il a une position
fidéiste : il convient de parler de Dieu de la manière
dont il a parlé de lui-même dans le Coran .
La théologie
rationnelle :
La théologie rationnelle prône la raison . Elle emprunte
à la pensée Grecque ses arguments et ses raisonnements.
Lécole Mutazélite insiste sur la raison et la
logique rigoureuse. Cest la première école théologique
Islamique . Ils soutiennent que la raison humaine est capable de
faire la distinction entre le bien et le mal , lhomme est
libre et responsable de ses actes . Ils soutiennent que Dieu est
absolument transcendant et on ne peut rien lui attribuer . Cette
école veut assurer des fondements rationnels aux différentes
tendances Sunnites appuyés sur la jurisprudence . La théologie
des Mutazélites fut établie comme doctrine détat
par le calife Al-Mamun mais au dixième siècle , une
opposition apparut ,inspirée par le philosophe Al-Ashari
et ses adeptes(les Acharites) .
Les Acharites reniaient la liberté de la volonté humaine
et rejetaient également que la raison naturelle humaine puisse
mener à une connaissance du bien et du mal . Les disciples
de cette école aimaient quelle soit un refuge contre
le littéralisme étroit des hommes du hadith et quelle
soit aussi contre le rationalisme excessif des mutazilites . Cette
naissance est tout de suite critiquée par les autres écoles
. Les Mutazélites reprochent à lacharisme de
flatter la masse par son opportunisme et son syncrétisme
(mélange de doctrines) . Les littéralistes reprochent
quant à eux le fait que lacharisme ne reviennent pas
suffisamment aux sources à savoir le texte révélé
littéral et la tradition primitive . Mais lécole
sétend quand même, elle devient le porte parole
de lorthodoxie Sunnite dans une grande partie de lunivers
Islamique .
Kalâm : Théologie
qui utilise la philosophie en présentant les données
de la foi dans une forme systématique et visant à
défendre la doctrine . Prône lusage de largumentation
rationnelle pour démontrer et justifier les dogmes religieux
.
Nazar :argumentation rationnelle .
Abu Hamid Ibn Muhammad
Ibn Muhammad al-Tusi al-Shafii al-Ghazali. (1058-1111 ap.jc)
I/ Présentation
Al-Ghazali fut un Grand théologien de lislam, mais
aussi un conseiller du calife de Bagdad puis un théoricien
du droit. Il fut et reste honoré dans le monde musulman,
qui lui à donné les titres de Preuve de lislam
et dOrnement de la religion. En revanche, il fut connu en
Occident, sous le nom dAlgazel.
Abu Hamid Muhammad al-Tusi b. Muhammad al-Ghazali (ou Ghazzali)
naquit en 1058 à Tus dans lest de lIran ; il
y mourut en 1111. Il fit ses études dans la ville de Nishapur.
En 1091, le vizir Nizam al-Mulk nomma al-Ghazali, dont il était
lami, directeur de luniversité Nizamiyya quil
avait fondée à Bagdad. Jusquen 1095, son enseignement
connut un grand succès ; consulté par le calife, il
joua un rôle politique et connut un prestige considérable.
Après lassassinat de Nizam al-Mulk, al-Ghazali renonça
à son poste, abandonnant ainsi ses recherches académiques
et ses intérêts pour le monde. Derviche errant pendant
dix ans, il accepta une nouvelle chaire à Nishapur, quil
abandonna toutefois peu après pour se retirer définitivement
à Tus. Plus tard, il repris ses devoirs de lenseignement,
de façon difficile.
II/ Sa pensée
Il était un écrivain prolifique. Ses livres immortels
incluent La revivification des Sciences Religieuses, Le Commencement
de Conseil et son Autobiographie, Délivrance dErreur.
Il a aussi écrit un résumé dastronomie.
Il était lun des plus grands théologiens dIslam.
1) Al-Ghazali juriste : le Chafisme
Tout dabord, le chafisme est une école fondée
sur les enseignements du théologien Abu ibn Idris Al- Shafii,
qui tenta de faire la synthèse entre la volonté divine
et les raisonnements humains. Cest à dire quil
fait attention à ce que la réflexion, la pensée
humaine ne déforme pas la parole de Dieu dans le Coran.
Al-Ghazali était chafiste en matière de droit musulman.
Lappartenance à cette école a probablement conduit
al-Ghazali à développer une logique juridique.
Deux ouvrages sont consacrés à des questions concernant
les sciences et la logique. Ce sont : Pierre de touche de la spéculation,
et Etalon de la science. Mais, dans un esprit très musulman,
al-Ghazali sen tient plutôt à une lecture littérale
du texte sacré quà une discussion raisonnée
sur le sens de ce texte qui risquerait de substituer la raison de
lhomme à la volonté toute puissante de Dieu.
2) Al-Ghazali théologien
a- Le rôle de la raison
Al-Ghazali subitement, quitte Bagdad pour se rendre dans divers
lieux saints de lIslam en Syrie, à La Mecque, à
Jérusalem. Il sen expliqué dans son livre Erreur
et délivrance. Il sy présente comme un homme
épris de certitude, et qui, pour y accéder, nhésite
pas à se livrer au doute. Mais la raison chez lui , nest
quun instrument, une balance, et elle nest pas le critère
ultime de vérité.
b-Critique de la philosophie
Al- Ghazali reproche à la philosophie dêtre dangereuse
car elle éloigne les musulmans du Coran. La philosophie introduit
de la confusion dans la lecture du texte car, étant dorigine
grecque, elle considère quil ny a pas de création
du monde par Dieu, alors que dans le Coran, Dieu créa le
monde.
Cest à cause du statut de la philosophie, que al-Ghazali
écrivit lIncohérence des philosophes. Dans cet
ouvrage, al-Ghazali explique que la raison nest pas utile
à la foi, mais surtout, la raison met en péril la
foi.
A la vue de luvre critique dal-Ghazali, le philosophe
Averroès répondra par lIncohérence de
lIncohérence.
Dans cet ouvrage, Averroès justifie le recours à la
raison pour éclairer la foi et pour la fortifier. Pour Averroès,
afin dexpliquer et de justifier la foi, raisonner savère
nécessaire. La raison selon lui doit se mettre au service
de la foi car la raison permet dexpliquer le sens de certains
textes du Coran. Et comme pour être un bon musulman, il faut
comprendre le Coran, alors la raison est nécessaire.
Al- Ghazali et Averroès se sont opposés sur la question
de savoir si le recours de la philosophie dans létude
du Coran est nécessaire, voire nuisible ou au contraire recommandée.
Linfluence et la postérité
dAverroès dans le monde musulman et dans le monde chrétien.
Figure charismatique du monde
Andalou, Averroès en incarne à la fois la réussite
et la précarité : labsence de relève
averroïste en Islam médiéval en témoigne
et, avec elle le paradoxe qui veut que lhéritage averroïste
et avec lui lhéritage arabo-musulman ait surtout concerné
les juifs et les chrétiens.
Dans le monde musulman:
La pensée musulmane
na pas su apprécier à sa juste valeur lhéritage
dune philosophie telle que celle dAverroès. En
effet comme le fait remarquer Alain de Libéra: « Ibn
Rushd appartient à trois histoires de la pensée :
musulmane, juive, chrétienne mais pas à trois mémoires
: mémoire de loccident mais oubliée par lorient.
»
En fait, ce qui pourrait expliquer un tel oubli cest que dès
la mort dAverroès les juristes ont refusé sa
philosophie sous prétexte que la logique peut ruiner la foi
religieuse. En fait ce quil faut comprendre cest que
les juristes considèrent la pensée dAverroès
comme un danger : ils craignent que sa philosophie incite à
interpréter les lois du coran et à cesser de sy
soumettre aveuglément. Le monde musulman retourne à
la pensée dAl-Ghazali pour qui : « tout processus
représente lordre fixé par la volonté
divine que celle-ci peut rompre à tout moment. »
En, refusant ainsi toute culture philosophique le monde musulman
se met en marge de la modernité scientifique. Ce fait est
ainsi confirmé par Ibn Khaldun (1332 ,1406) : « Les
sciences rationnelles de nos jours ont émigré vers
la rive septentrionale de la méditerranée et jai
appris que ces sciences à Rome et aux alentours, ont aujourdhui
de fervents adeptes et une affluence sans pareil détudiants.
»
Ainsi si Averroès fut oublié jusquau début
du XX siècle par lOrient son héritage fut au
contraire bien plus pris en considération par le monde occidentale.
Dans la pensée juive :
Toutes les grandes uvres
dAverroès sont disponibles en hébreu. Du XIII
au début du XVI siècle, la philosophie juive fut profondément
influencée par Averroès.
Ainsi par exemple cest à partir de la philosophie dAverroès
que le philosophe hébreu, Moïse de Narbonne a tenté
de rapprocher la tradition talmudique (la tradition talmudique est
conforme au talmud : recueil comprenant la loi orale et les grands
enseignements des grands rabbins) et la philosophie gréco-musulmane.
En effet Averroès est considéré par Moïse
de Narbonne comme le fidèle interprète dAristote.
Il défend alors Averroès face aux critiques dal-Ghazali
et de Maïmonid : philosophe talmudiste et médecin juif
à la fois disciple dAristote et inspiré par
la pensée juive la plus authentique.
Dans la pensée chrétienne
:
LAverroïsme latin
a connu diverses phases. Entre les premières traductions
Arabo-latines du XIII siècle et hébraïco-latines
du début des années 1500 il a beaucoup évolué,
dominant dabord luniversité de Paris, avec Siger
de Brabant, ensuite au début du XIV siècle dominant
le sud au point de sidentifier pour trois siècles à
la culture philosophique de lItalie chrétienne.
Averroès le premier
philosophe éducateur de lEurope
Au XIII siècle dans
les universités nouvellement crées lenseignement
consiste dans la lecture et la discussion doeuvres commentées
sur des textes traduits au siècle précédent.
En disposant des commentaires dAverroès les universités
ont non seulement luvre dAristote mais aussi toutes
les études précédentes qui avait été
rapportées par Averroès. Averroès introduit
une pensée philosophique « indépendante »
de la pensée religieuse : la philosophie dAristote
propose un système rationnel de compréhension du monde
sans faire référence à une divinité
quelconque.
Au XIII siècle la faculté des arts de Paris qui cherche
à sémanciper sans être condamnée
par la faculté de théologie reprend la réflexion
dAverroès pour affirmer que la foi et la philosophie
ne peuvent se contredire si elles restent chacune à leur
place. Ainsi Siger de Brabant qui prône cette philosophie
joue un rôle important dans la transmission de la pensée
dAverroès. Ces différents philosophes qui ont
étudié la philosophie du premier éducateur
de lEurope qui ait lu et commenté Aristote, auront
par là transmit sa philosophie à loccident et
lauront ainsi rendue plus intelligible. Averroès est
la pièce centrale du dispositif intellectuel qui a permis
à la pensée européenne de construire son identité
philosophique. Malgré cela il reste absent de la mémoire
occidentale, pourquoi ?
On peut ici donner une explication simple :dabord parce quAverroès
et à travers lui laverroïsme, a précisément
incarné les deux modalités où sinscrit
le destin du philosophe a certain moments de lhistoire : la
nécessité intellectuelle ce quon appelle «
besoin de la philosophie »,et limpossibilité
sociale ce quon appelle « danger de la philosophie ».
Le contresens de la double
vérité :
Le succès même
du travail dinterprétation dAristote par Averroès
a tracé ses limites. Luniversité de Paris a
vite basculé dans le conflit. Lentrée massive
des sources arabes a suscité méfiance et réserve.
De nombreux adversaires passionnés de la philosophie se dressent
contre celle dAverroès. Et cest ainsi que toujours
au XIII siècle alors quAverroès est mort depuis
60ans, Etienne Tempier évêque de Paris, lance une attaque
virulente contre lui et ses disciples latins. Il énonce 219
thèses dites « averroïstes »contraires à
la foi chrétienne. Les principales accusations portent sur
léternité du monde, la négation de résurrection
des morts et celle de la vie éternelle. Cest surtout
laccusation de la « double vérité ».
Nulle part dans luvre dAverroès on ne peut
trouver trace de cette « double vérité »
. « La vérité ne saurait contredire la vérité,
elle saccorde avec elle et témoigne en sa faveur ».
Il y a une vérité et deux voies daccès
qui peuvent mener à deux niveaux de connaissance. Cest
ainsi que quelques décennies plus tard , Raymond Lulle a
démontré que la vraie doctrine dAverroès
est le contraire exacte de la thèse dune double vérité.
Alors ce contresens figure-t-il chez les disciples latins dAverroès
? Rien nest moins sûr : lorigine de cette fausse
interprétation nest pas chez les averroïstes ;
elle est chez leurs adversaires. Son point de départ nest
pas une thèse dAverroès sur les rapports de
la raison et de la foi mais une affirmation de Siger de Brabant
selon laquelle « Dieu ne peut faire quil y est de multiplicité
dintellect, car cela impliquerait contradiction ». C
est le débat sur lunité de lintellect
selon lequel il est impossible pour Dieu de réaliser simultanément
des contradictoires. C4est Thomas dAquin qui tirant des conséquences
que son adversaire ne tirait pas en conclut que le croyant qui maintient
la pluralité des connaissance croit à quelque chose
dimpossible. Le contresens de Thomas peut venir de ce quil
visait à accorder la foi et la raison : les dogmes du christianisme
et la logique dAristote. Or selon Averroès cest
seulement en restant chacune à leur place que la foi et la
philosophie cesseront de se contredire :les Averroïste affirmaient
lindépendance de la philosophie vis à vis de
la révélation.
Si saint Thomas avait tout intérêt à condamner
laverroïsme cétait parce quil menaçait
lintégrité et la suprématie de la doctrine
chrétienne, ce qui remplissait dinquiétude les
penseurs orthodoxes . Il était impossible dignorer
linterprétation que livraient les averroïstes
de la doctrine dAristote, la condamner était sans effet.
Albert le Grand et dautres scolastiques avaient tenté
de traiter de laverroïsme, mais sans grand succès.
Saint Thomas y parvint brillamment en réconciliant foi et
raison.
Saint Thomas admettait que les vérités de foi sont
parfaitement compatible avec les vérités de lexpérience
sensorielle telles que les expose Aristote, et quelles se
complètent mutuellement. Certaine vérités comme
celle du mystère et lincarnation ne peuvent-être
connu que par la révélation dautres, comme celles
de la composition des choses matérielles, que par lexpérience,
dautres encore, comme celle de lexistence de Dieu, sont
connu indifféremment par lune ou lautre.
A cette même époque lantiaverroïsme est
aussi une lutte contre linfidèle. Pour le chrétien
lIslam doit-être combattu, au mieux cest une hérésie,
mais la plupart considère que ce nest pas une religion.
Ibn Rusd est de plus accusé de dissimuler derrière
la religion musulmane son athéisme.
Au XIV siècle laverroÏsme est surtout italien
. Dante Alighieri considère lexistence du philosophe
comme la fin suprême de la société. Son analyse
concerne la cité et non le ciel. Il reprend lidée
de lintellect pour appuyer sa théorie de la nécessaire
unité du pouvoir temporel, la monarchie.
Mais dans le même temps Pétrarque rédige une
attaque anti-arabe virulente. Dans une lettre il traite Averroès
de « chien enragé ».
Au XV ET XVI siècle à Padoue, cest à
la foi lapogée et la fin de laverroïsme.
On y enseigne Averroès et Siger de Brabant... Mais aussi
à partir de 1497, on y crée une chère denseignement
dAristote à partir des textes grecs. On a plus besoin
de passer par les arabes.
Lhéritage oublié :
On voit à travers ces
informations ce qui fait dAverroès un enjeu pour le
monde daujourdhui.
La figure dIbn Rusd instrumente deux crises didentités
:au désir de renouer avec la Grèce par delà
« linutile parenthèse arabe », répond
la volonté intégriste de libérer la terre chrétienne
du joug dune raison étrangère. Selon certain
la terre dislam na pas sa place dans lhistoire
de la raison : la raison est grecque. On peut donc dune par
et de lautre de la Méditerranée la revendiquer
ici et la rejeter là. Dans les deux cas il sagit de
séparer ce que lhistoire a uni.
Le statut dAverroès est aussi ambigu que celui de la
philosophie, celui dun instrument indispensable et indocile,
et doublement étranger, comme philosophe et comme arabe.
Dans un idylle européen Averroès joue le trouble fête.
Il ramène à la fois lidée dun moyenâge
dor et celle dune figure arabe de la rationalité.
Mais cependant, de nos jours les occidentaux lont réhabilité
pour le considérer comme lun des principaux contributeurs
à lémergence de la pensée libre. «
Si les musulmans reprenaient les pensées de leurs philosophes
éclairés Averroès redeviendrait Ibn Rusd»