Vendredi 3 février 2023, les élèves de la classe de 2nde 2 ont accueilli au château l’auteur Vincent Turhan, venu parler de sa BD Les étoiles s’éteignent à l’aube (adaptée du roman de Richard Wagamese). Cette BD a été sélectionnée par la Région Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du prix de l’Echappée littéraire.
Pour en savoir plus sur la rencontre et tous les travaux réalisés dans le cadre de l’Echappée littéraire, cliquez ici (et cliquez sur les flèches pour développer les menus).
Présentation de Les étoiles s’éteignent à l’aube par Vincent Turhan
La classe de 2nde 8 a participé à un projet EAC, financé conjointement par le Rectorat de l’académie de Dijon et la DRAC de BFC. Ce projet répond aux trois piliers de l’EAC : rencontrer, pratiquer, connaître. Voici quelques extraits des expériences vécues par les élèves au sein du Projet Traverses, mis en scène par Leyla Rabih, avec Philippe Journo et Elie Youssef.
Avant notre première rencontre avec Leyla et Morgane, artistes sur le projet Traverses, nous avons travaillé sur un extrait d’Eldorado, un roman de Laurent Gaudé datant de 2006. Le mot Eldorado date du 16ème siècle, on dit d’Eldorado que c’est un pays rêvé où l’on a tout en abondance et où la vie est facile. Il s’agit d’une utopie. L’extrait parle du départ de deux frères qui s’exilent de leurs pays natal sans même savoir où aller. Le départ est vécu comme un déchirement par les deux frères qui comprennent que leur déracinement approche, alors que dans cette ville se trouve le tombeau de leurs familles et de leurs ancêtres. Après cette séance en introduction pour connaître certains sentiments sur l’exil et pour bien comprendre Leyla et Morgane nous sommes partis au CDI où l’on nous a confié un livre à lire, en parallèle avec l’exil…
Lors des séances d’atelier avec Morgane et Leyla, nous avons pu faire différents jeux pour apprendre à se faire confiance pour la suite des ateliers. Nous avons fait un jeu pour que les comédiens connaissent nos prénoms, pour cela on devait taper nos cuisses avec nos mains, puis taper une fois dans nos mains et enfin faire deux claquements de doigts pour dire nos prénoms deux fois.
Extrait carnet de bord Ewan et Cloë
Nous avons également effectué des activités autour de la famille, nous avons raconté une histoire que l’on a vécue avec nos grands-parents à un camarade qui l’a ensuite racontée à toute la classe. Nous avons créé une carte géographique racontant un déplacement dans la famille, que l’on a ensuite pu raconter à la classe mais en utilisant la troisième personne du singulier « il » ou alors on a pu raconter le déplacement de la famille d’un camarade.
Atelier d’écriture à partir de cartes géographiques
De l’écriture à la pratique théâtrale
Après ces ateliers, pendant une séance d’une heure, Leyla et Morgane nous ont expliqué comment elles ont créé ce spectacle et à partir de quoi. Nous avons appris que Leyla était d’origine syrienne. Leyla et Morgan ont deux rôles différents : Leyla est metteuse en scène et Morgane est assistante. Elles ont construit ce spectacle à partir d’interviews qu’elles ont enregistrées mais en filmant seulement les mains des personnes interviewer. Ces personnes étant toutes réfugiées de Syrie, du Liban, de Tunisie et d’encore plein d’autres régions du monde. Elles nous ont présenté ces pays grâce à un Atlas.
Les mains en racontent autant que les visages.
Nous avons appris que ce spectacle ne parle pas seulement de ces exilés. Ils parlent aussi du voyage de la famille de Leyla , Philippe, Elie qui viennent tous de pays différents.
Nos attentes par rapport au spectacle étaient pleines d’ambitions par rapport aux explications et aux mystères sur la scénographie. Lors de la dernière séance avant le spectacle, Leyla et Morgane nous avaient expliqué la situation d’exil de la Syrie. Nous étions curieux de voir comment se passaient ces différentes migrations. Après toutes les activités que nous avons effectuées, nous attendons un spectacle touchant, qui parle d’immigration où des réfugiés témoignent de leurs histoires. Nous espérons en apprendre encore plus sur la vie d’un réfugié : son histoire avant, son voyage vers un autre pays, et ce que sa vie devient ensuite. Mais plus que nous, nous voulons savoir ce que ressentent ces gens. Nous imaginons un décor avec des cartes, des récits dans des langues étrangères, de la musique sombre, des personnages meurtris.
Jeudi 1er decembre 2022, nous sommes allés découvrir le spectacle Traverses à L’Atheneum à Dijon. Les trois comédiens sont tout le temps sur scène, ils traitent du sujet de l’immigration en se basant sur des témoignages ou des échanges entre eux sur d’autres cultures. Pour commencer Philippe Journo a expliqué la situation de la Syrie, en jouant le rôle d’un historien français assez connu depuis la chute de l’Empire Ottoman et l’arrivée des Jeunes Turcs. Le Moyen-Orient donc la Syrie ont appartenu premièrement à l’Angleterre et à la France qui se sont partagées les terres. Suite à cela, la France a créé différents pays et différentes nouvelles frontières et régule l’accès entre les frontières. Durant la plus grande partie du spectacle ils traduisent leurs interviews et se racontent et nous racontent les interviews qu’ils ont vécu. En contant les histoires et leurs histoires, ils s’aident d’une carte où ils tracent les déplacements expliqués.
La carte du bassin Méditerranéen est visible grâce à deux vidéos projecteurs suspendus au plafond et qui projetaient sur deux toiles chacune à l’opposé de l’autre. Nous étions assis tout autour de la scène et lorsqu’ils nous parlaient ils se retourneraient par rapport à tel gradin et étaient face à tel gradin. La régie se trouvait juste derrière les gradins. Le fait que la scène soit plus proche des spectateurs crée un sentiment d’intimité entre les spectateurs et les acteurs. La scène où Leyla reproduit métaphoriquement le témoignage d’une jeune femme qui s’est exilée de la Syrie , en dépliant un drap blanc provoque le sentiment de libération de la femme et de soulagement pour une meilleure vie pour elle et ses enfants.
Extrait carnet de bord Ewan et Cloë
Les comédiens ne possédaient pas de costumes spécifiques. Ils portaient des habits de tous les jours c’est-à-dire des jeans, des t-shirts, des chemises et des pulls.
Scénographie de Traverses – Carnet de bord de Léandre et Andréas
Durant un moment pendant le spectacle, les comédiens ont fait un jeu qui consistaient à poser des questions entre eux à tour de rôle. Les questions étaient en rapport avec des expériences vécues ou encore sur les points de vue des différentes personnes (comme par exemple Leyla qui a eu une question sur ses cheveux : Est ce que cela te dérange d´’avoir les cheveux frisés ? Ou encore Philippe qui a eu la questions : est ce que tu as déjà mangé du porc ?)
Après le spectacle, les ateliers ont repris avec cette fois-ci Elie et Philippe. Nous leur avons posé des questions et nous avons appris que les pauses-café durant le spectacle n’étaient pas improvisées, elles faisaient partie de la pièce. En revanche le texte de la scène « des chaises musicales » était improvisé sauf le dernier où on demande à Philippe s’il mange du porc.
À la séance suivante, nous avons créé un texte à partir d’un modèle : – Je suis né(e)… – Je n’ai jamais… ni… mais j’ai toujours… – Dans cette ville, je suis le/la seul(e)… – De ma fenêtre, je voyais… – De ma fenêtre, je vois… Par la suite, nous devions créer une séquence de trois mouvements. Une fois cette séquence créée, nous nous sommes mis en groupe de trois pour faire une suite de nos séquences afin d’en obtenir qu’une seule. Ensuite nous avons présenté notre travail à toute la classe.
Pour finir, cette expérience nous a permis de voir les débuts d’une création artistique : le travail et les activités menées avant un spectacle. Les explications des acteurs nous ont permis de connaître un peu plus ce qu’ils allaient jouer pendant la pièce et de mieux comprendre le parcours des réfugiés syriens. Nous recommandons ce spectacle pour mieux comprendre nos déplacements et ceux de nos ancêtres.
Tous les élèves au plateau
Ce projet nous a enseigné comment les personnes ainsi que nos propres familles traversent le monde mais également comment ces histoires nous traversent.
Jeudi 15 décembre 2022, les élèves de 2nde 7 ont assisté à une répétition ouverte d’une création théâtrale.
Rencontre avec Shanee Krön, autrice et comédienne et Alba Alonso, metteure en scène (jeudi 15 décembre 2022)
Dans cet article, nous vous proposons de partager une expérience à laquelle nous avons pu assister. Celle de voir les répétitions d’une pièce de théâtre qui sera achevée en mai 2023 et jouée au Lycée Stephen Liégeard à Brochon.
Avec notre classe, la 2nde 7, nous sommes allés voir une répétition ouverte d’un spectacle intitulé Mon cher amour. Cette pièce est écrite par Shanee Krön et mise en scène par Alba Alonso. Cette répétition s’est déroulée dans le salon du château du lycée Stephen Liégeard Jeudi 15 décembre 2022.
Ce spectacle est une analepse de la vie d’une jeune femme qui raconte ses amours passés dans son adolescence. Toute l’histoire est tournée autour de son journal intime qui lui sert en quelque sorte de prompteur comme si elle lisait l’histoire de quelqu’un d’autre. L’histoire est racontée d’une manière spéciale car la comédienne interprète deux personnages : celui de l’adolescence et celle adulte. Au début de la pièce une musique de Britney Spears est jouée ce qui correspond à la période de son adolescence (années 2000). De plus, pour accentuer la rupture entre les deux personnages, la comédienne enfile une robe quand elle passe dans le personnage de son adolescence et l’enlève quand elle revient à son personnage adulte. [Maxens, Pierre]
La thématique de cette pièce est universelle : c’est l’amour. Tout le monde connait ce sentiment que l’on soit petit ou grand.
Clément et Côme
La scène se déroule dans une chambre d’adolescente matérialisée par la présence d’une coiffeuse, de maquillage et de différents journaux et magazines. C’est l’histoire d’une jeune fille qui raconte ses amours à travers son journal intime. Elle nomme ses différents amoureux par des lettres tels que X ou Z. La pièce est découpée en plusieurs parties qui correspondent aux différentes dates de son journal intime. La comédienne incarne plusieurs personnages qui sont toujours la même personne à différents âges. On voit aussi que dans sa jeunesse, elle est tiraillée entre ses différents amours. [Louis, Louison]
Dans le décor, il y avait différents costumes qui étaient posés tels qu’une robe et un chapeau. Au sol, on pouvait remarquer la présence de pages de livres et de pétales de fleurs. Il y avait également un grand fauteuil qui servait de porte manteau. Tous ces éléments permettent au spectateur de comprendre qu’ils ont affaire à une adolescente un peu déboussolée au milieu des multiples problèmes de la vie. [Ginaïda, Sarah]
Il n’y a pas de jeu d’éclairage mais cela ne manque pas à la pièce. Le changement de costumes est très réussi car il marque bien les passages de l’adolescente à l’adulte. Les sentiments suscités par les écrits de la jeune femme sont très bien joués bien que les deux points de vue, adulte et adolescents, sont différents [Titouan, Bastien]
Ses sentiments changent tous les mois, et le fait de voir ses amoureux en tête à tête « donne des papillons dans le ventre » à la jeune femme.
Lou et Jules
La répétition était réussie car la comédienne était dynamique lorsqu’elle dansait et quand elle changeait de rôles passant de la jeune fille à l’adulte. Nous sommes plongés dans l’univers de la jeune fille. [Sofiane, Octave]
Cette répétition nous a fait sourire, rigoler… elle nous a donné envie de danser. De plus, elle nous a donné envie de découvrir la suite. [Hugo et Mohamed]
Nous avons trouvé intéressant de voir comment une pièce de théâtre est construite mais aussi qu’on nous demande notre avis sur ce que nous avons vu. Les artistes nous ont confié que les avis extérieurs étaient importants à la création d’un spectacle. [Marion, Prune].
La classe de 2nde 3 a pu participer audispositif d’éducation artistique « Lycéens et apprentis au spectacle vivant » initié par le Conseil Régional de Bourgogne- Franche-Comté et organisé par l’association Côté Cour. Voici quelques extraits de leurs travaux.
Léa Masson joue la femme juive
« La femme juive », Grand peur et misère du IIIe Reich, Bertold Brecht et Margarete Steffin, 1938
Grand peur et misère du IIIe Reich est une pièce de théâtre écrite par Bertold Brecht et Margarete Steffin entre 1935 et 1938. Elle comporte 24 sketchs indépendants. Ils sont tous composés d’un titre, d’un exergue, d’une didascalie initiale. Ces éléments permettent de nous donner des informations sur le contenu du texte et sur son contexte. En classe, nous avons étudié le deuxième sketch nommé « 2 – La Délation ». Le terme « délation » signifie dénonciation. Ici, l’exergue, petit texte introduisant le texte principal, nous informe sur les mécanismes du pouvoir Hitlérien et le choix des personnages. Dans la didascalie initiale, nous apprenons que ce sont des petits bourgeois habitant un appartement, cela nous indique que l’histoire qui va suivre pourrait arriver à n’importe qui. Dans ce sketch, où les personnages ont dénoncé leur voisin aux autorités nazies, on assiste à des instants de lâcheté de leur part. Brecht veut montrer que l’inaction de gens ordinaires sans courage participe à faire perdurer le fascisme.[Extraits du carnet de bord de Léonie et Alice]
Dans l’attente de découvrir le spectacle, nous imaginions toutes sortes de possibilités de mises en scène : voir une pièce de théâtre avec des comédiens en costume, découvrir un langage très soutenu et un vocabulaire très riche… Comme nous savons que nous allons assister à trois mises en scène différentes de « La Femme juive », nous émettons les hypothèses suivantes : dans la première représentation, nous pensons que les comédiens vont jouer sans accessoires. Dans la seconde, nous imaginons qu’ils vont jouer avec plus d’accessoires ainsi que plus de mouvements et dans la troisième, nous pensons qu’il y aura plus d’émotions. [Héloïse et Sélène]
ou encore
On peut supposer que le changement sera le degré de violence que portera le ou les policiers lors de l’arrestation de cette femme. Le but étant sûrement de nous choquer et de nous sensibiliser à la violence qu’ont subie les juifs et autres persécutés durant la Seconde Guerre Mondiale. [Amaury et Eléonore]
Pendant…
Mosaïque des différentes mises en scène de « La Femme juive »
Nous avons assisté aux trois représentations proposées par les comédiens. Elles se sont révélées très différentes les unes des autres. En effet, si le nombre de personnages est resté toujours le même, leur rôle ainsi que la mise en scène et les dialogues changeaient d’une représentation à l’autre.
La première représentation nous a semblé être la plus fidèle au texte et à la mise en scène d’origine. En effet, les accessoires et les costumes étaient d’époque. La scène débute avec une femme qui écoute des annonces à la radio. Ces annonces évoquent notamment les lois antijuives de Nuremberg. On peut penser que ces annonces font office d’exergue qui nous informe ainsi sur le contexte de la scène. La femme coupe ensuite la radio et passe différents appels dans lesquels elle annonce à ses interlocuteurs qu’elle part au Danemark. On comprend que cette femme sur scène est la femme juive dont il est question dans le titre, et qu’elle s’apprête à fuir son pays pour ne pas être persécutée par les nazis et pour ne pas attirer d’ennuis à son mari qui est médecin. La femme fait en sorte de cacher son émotion à ses interlocuteurs, sauf à l’une de ses amies à qui elle se livre sans filtre. Un fois ses appels passés, elle fond en larmes puis se ressaisit. Elle cherche alors différentes formulations pour annoncer son départ à son mari. Elle veut se montrer honnête et lui annoncer les vraies raisons de son départ. Soudain, le mari entre en scène. Elle tient alors un discours complètement différent de lorsqu’elle était seule. Elle laisse croire à son mari qu’elle ne part que pour quelques temps, qu’elle a juste besoin de repos, alors qu’elle sait très bien qu’elle part peut-être pour toujours. On peut penser que c’est ici qu’intervient le retournement qui caractérise les sketchs de Brecht, car la jeune femme tient n discours totalement différent. Elle cache les vraies raisons de son départ à son mari. La femme quitte ensuite la scène après avoir enlacé son mari. La scène se termine sur ce qui s’apparente à un échange de lettres. Les personnages se tiennent de part et d’autre de la salle. La femme évoque sa fuite constante. [Gabriel et Téïva]
Deuxième représentation : Inversiondes rôles ; cette fois-ci, c’est le mari qui est contraint de partir, et sa femme qui est médecin-chef (chose qui aurait été impossible au XXe siècle). On ne connaît pas vraiment les raisons pour lesquelles le mari quitte son ancienne vie, mais nous pouvons imaginer que c’est à cause de ses origines ou de problèmes personnels qui font qu’il ne se sent plus en sécurité dans son pays. Le monologue est le même, seulement adapté à l’époque = Langage soutenu → courant, voire familier. Les costumes des deux personnages nous indique que nous nous situons dans une période actuelle. [Mattéo, Jeanne et Lilou]
Troisième représentation : Dans cette dernière version, le spectateur est libre de penser ce qu’il veut du contexte de cette scène. On voit la femme entourée de feuilles de papiers qui pourrait représenter une sorte de bulle. Pendant ce temps, le monologue de début est découpé et partagé de telle sorte qu’il y ait une impression de conversation entre la femme et l’homme (ce dernier, pendant ce temps, tourne en rond derrière les spectateurs), dans notre cas, nous avons plutôt pensé aux pensées de la femme, comme des flashbacks. La scène se continue et la femme sort de la bulle puis finit par rejoindre l’homme assit sur une table, à l’extérieur du cercle des spectateurs. C’est la seule scène où à la fin, l’homme et la femme se rejoignent. [Amaury et Eléonore]
Après…
Enfin, un échange avec les comédiens à la suite de la représentation nous a permis de nous familiariser davantage avec leur métier et leurs méthodes de travail. Ils nous ont ainsi révélé les coulisses de préparation du spectacle, de l’apprentissage du texte jusqu’aux techniques pour rester toujours imperturbables dans son jeu de scène. Ils nous ont aussi expliqué leurs conditions de travail, les différents aspects du métier de comédien, ses avantages et ses inconvénients, pourquoi ils l’ont choisi, ou encore la façon dont ils ont vécu les récents confinements. Cet entretien complète selon nous très bien le dispositif puisqu’il nous a permet de nous ouvrir à un nouvel univers que nous ne connaissons pas toujours très bien ! [Gabriel et Téïva]
Les comédiens nous ont montré qu’il était possible d’interpréter de diverses façons une même pièce. Nous avons beaucoup apprécié les transitions entre les différentes scénettes qui n’étaient pas annoncées, il fallait trouver les indices laissés par les comédiens pour comprendre le nouveau contexte historique. Par ailleurs, lorsque le comédien « fait tomber le quatrième mur », ses interactions avec le public permettent de mieux nous faire accrocher au spectacle. Nous trouvons que cette expérience a été très enrichissante car certains d’entre nous n’avaient jamais vu de pièce de théâtre auparavant et ont découvert comment pouvaient se mettre en scène des textes théâtraux. [Léonie et Alice]
L’Utopie des arbres, Compagnie Taxi Brousse au Théâtre de Beaune
Vendredi 2 décembre 2021, nous sommes allés à la Lanterne magique, au Théâtre de Beaune, pour la deuxième étape du dispositif « Lycéens et apprentis au spectacle vivant ».
Durant la séance préparatoire, nous avons travaillé à partir du titre de la pièce ainsi que de l’affiche du spectacle. Tout d’abord, nous avons défini le terme utopie, qui vient du grec ‘’u’’ qui signifie ‘’non’’ et de ‘’topos’’ qui signifie ‘’lieu’’. En bref, cela veut dire : lieu qui n’existe pas. Une utopie est un monde parfait, idéalisé. Un monde parfait du point de vue des arbres pourrait être un monde où la nature serait respectée et où il n’y aurait pas de problèmes de déforestation, comme aujourd’hui en Amazonie. Sur l’affiche, on voit un personnage, il pourrait être paysan, il porte une salopette. Il jette dans les airs ce qui pourrait être du blé ou du sable. On peut imaginer qu’il sera seul sur scène tout au long de la pièce, cela serait alors un soliloque. La nébuleuse semble former le houppier d’un arbre comme le petit dessin au-dessus. Le personnage parait enthousiaste, sa position représente peut-être un sentiment de liberté ou de libération. De plus, la forme dessinée au sol ressemble à une coupe transversale d’arbre ou alors aux limites d’un monde, à une bulle… Cela représente peut-être le cheminement d’une vie. Dans cette pièce, le comédien pourrait jouer le rôle d’un arbre, ou peut être même le personnage réifierait un arbre, c’est-à-dire qu’il aurait des qualités humaines et possèderait la parole. On ne sait donc pas vraiment ce que va incarner le personnage : un paysan ? un arbre ? [Léonie et Alice]
La représentation a eu lieu au théâtre de Beaune. Comme nous l’avions supposé, il n’y avait qu’un seul comédien qui assurait à lui seul toute la représentation. La mise en scène était très épurée, les seuls éléments de décor et accessoires étaient un râteau et un amas de sciure de bois. Dans la pièce, le comédien raconte un certain nombre d’anecdotes et de souvenirs issus de différentes périodes de sa vie, notamment de son enfance. Au cours de ces anecdotes, il évoque différents personnages qu’il a côtoyés et qui l’ont marqué par leur caractère grincheux. Il les nomme « grincheux 1 », « grincheux 2 »… Au cours de la représentation, il revient sur différents moments de sa vie d’écolier, ou plus largement de son enfance comme l’ascension du « grand sapin du fond du jardin » un jour où il était seul à la maison. Il s’était lancé pour défi de parvenir au sommet d’un gigantesque sapin d’une quarantaine de mètres afin de prendre une photo de sa maison. Mais, tétanisé par la peur, il avait été contraint d’abandonner. L’arbre serait même entré en contact avec lui pour exprimer son mécontentement… Un certain nombre d’allusions aux arbres sont ainsi glissées dans la pièce afin de faire le lien avec le titre. L’homme confie être fasciné par les arbres. Au fur et à mesure que l’homme déroule son récit et ses anecdotes, il utilise son râteau pour moduler la sciure présente sur le sol. Il dessine ainsi des motifs dont la spirale présente sur l’affiche, il forme différents amas. Pour évoquer les personnages de son récit, l’homme modifie le ton de sa voix afin d’imiter les paroles de ces personnages. Enfin ? La pièce est entrecoupée d’interludes musicaux et un certain nombre de bruitages viennent apporter de la profondeur à la représentation ! [Gabriel et Téïva]
Rencontre avec le comédien à la fin du spectacle
Alice : J’ai trouvé le spectacle très enrichissant. C’était un peu compliqué à comprendre au début : les différents personnages, le contexte… Cependant la représentation était très agréable à écouter, le comédien jouait très bien, il avait une voix claire et forte et parvenait parfaitement à nous faire passer les émotions du personnage. C’était la première fois que je voyais une pièce de théâtre, je l’ai trouvée un peu longue, peut-être parce qu’il n’y avait qu’un seul personnage sur scène, mais j’ai quand même apprécié le spectacle.
Léonie : j’ai beaucoup apprécié cette pièce malgré le début assez compliqué à comprendre. J’ai trouvé cela très intéressant qu’il y ait uniquement un comédien. De plus la mise en scène était également intéressante et nous divertissait encore plus que si le comédien avait seulement parlé. La période d’échange fut agréable car elle nous a permis de comprendre certains messages que le comédien a voulu nous faire passer, sans cela, on les aurait peut-être imaginés d’une manière différente. Elle nous a aussi permis de répondre à certaines questions sur le métier de comédien, on a donc compris que ce métier était très diversifié et assez dur car il y avait peu de repos.
Carnets de bord des élèves de la classe de 2nde 3
Une sélection de plusieurs carnets de bord sous la forme de diaporama :
« Tout commence par une représentation dans une salle de classe, une tentative ratée. Deux générations d’artistes, deux couples se font face. Constantin rêve d’écrire des formes nouvelles, Nina de devenir une actrice célèbre, Irina et Boris tiennent le haut de l’affiche et répètent indéfiniment les recettes de leur succès. Et les puissants humilient ceux qu’ils aiment. Et ceux qui rêvent d’avenir finiront donc brisés sur l’autel du confort et de la célébrité. » Céline Champinot
Créée en janvier 2020 salle Jacques Fornier dans le cadre du Théâtre « à jouer partout », dispositif porté par le TDB, la pièce est ensuite partie en tournée dans les lycées de Bourgogne-Franche-Comté. Interrompue par la crise sanitaire, présentée en juin et juillet au Parvis Saint-Jean dans une version revisitée intégrant les gestes barrières, La Mouette repart en tournée dans les lycées en octobre 2020.
D’après Anton Tchekhov Conception, mise en scène Céline Champinot Avec Marion Cadeau, Léopold Faurisson, Shanee Krön, Alexandre Liberati Production Théâtre Dijon Bourgogne, CDN ; Groupe LA gALERIE Avec le soutien du Fonds d’Insertion de l’éstba financé par la région Nouvelle-Aquitaine ; FONPEPS
À l’image du challenge national « Réinterprétez les œuvres des collections françaises » #artenquarantaine lancé durant le confinement, les enseignants et leurs élèves ont été invités à se prêter au jeu des créations photographiques dans le cadre du dispositif d’éducation artistique et culturelle La classe, l’œuvre !
Coralie Garde(T.8) a participé à ce challenge en réinterprétant Le Repos de Jean-François Colson. Bravo à elle pour cette interprétation très originale et fidèle à la réalité que nous traversons.
Sohane Poirier est lauréate du concours de la bande dessinée scolaire 2019-2020 organisé par le Festival de la bande dessinée d’Angoulême. L’ensemble de la communauté du lycée la félicite pour cette belle réussite !
Les élèves du lycée Stéphen Liégeard ont soutenu Aurélie Gonet pendant toute la durée de son voyage Dijon-Pékin à vélo. En octobre 2020, profitez d’une balade au Jardin Darcy à Dijon pour découvrir une nouvelle exposition sur son voyage, en partenariat avec le Festival Ecrans de l’aventure.
Le vendredi 17 janvier 2020, les élèves de la classe de 2nde 5 ont accueilli au château du lycée l’autrice Émilie Plateau, venue parler de son œuvre Noire, BD sélectionnée par la région qui organise chaque année un prix littéraire : L’échappée littéraire. Dans le cadre de ce prix, des lycéens et apprentis de Bourgogne-Franche Comté lisent, tout au long de leur année scolaire, 4 romans, 4 BD et chacun vote pour celui et celle qu’il a préférés. À cette occasion, les élèves avaient réalisé un « mur des sentiments » (composé de mots [ou petits dessins] exprimant leur ressenti par rapport au livre) ainsi que des carnets de lecture, où figurent de courts résumés ou des dessins en rapport avec le livre. Au contact d’Émilie Plateau, les élèves ont eu l’occasion d’apprendre beaucoup de choses à propos du métier d’autrice, des habitudes de travail, du parcours requis… D’après les propos d’Elias.
Carnets de lecture
Le parcours d’Émilie Plateau. Au collège… Lorsque Émilie Plateau était au collège, elle adorait les BD et se rendait à beaucoup de festivals où elle aimait rencontrer des auteurs et dessinateurs. A partir de la 4ème, elle a eu un déclic et s’est rendu compte qu’elle voulait vraiment écrire des BD. Après le lycée, elle a fait l’école d’art de Saint-Etienne, mais n’en a pas était satisfaite : selon elle, il y avait beaucoup trop de théorie et pas assez de pratique. Après cette année-là, elle a passé un concours, puis elle a été prise aux Beaux-Arts de Montpellier dont elle sera diplômée. Au cours de son cursus, elle a dû effectuer un stage qu’elle a fait au sein de la maison d’édition « 6 pieds sous Terre ». Cette maison d’édition lui proposera plus tard de publier sa première BD. « J’ai longtemps ressenti le syndrome de l’imposteur », nous a-t-elle indiqué, « à me dire que je n’étais pas légitime de faire de la BD parce que je n’avais pas reçu de formation pour. » Suite à cela, elle s’est rendue à beaucoup de festivals pour se faire connaître et y a fait beaucoup de rencontres. Mais elle dut constater combien il est difficile pour une femme de se faire un nom dans ce milieu : on croyait souvent qu’elle était là pour accompagner les auteurs, encaisser les commandes par exemple, et non en tant qu’autrice elle-même. D’après les propos d’Elias, Laura et Thessa
Parcours professionnel. Émilie Plateau a d’abord, après ses études consacrées à l’art, écrit beaucoup de fanzines. Des fanzines sont des publications institutionnellement indépendantes, de faible diffusion, élaborées par des passionnés de science-fiction, de bandes dessinées, de cinéma, etc. Ces fanzines étaient distribués dans la rue par Émilie Plateau elle-même. Ils lui servaient aussi de moyen de communication au sein de sa colocation en Belgique car elle était très timide. Aussi laissait-elle dans le salon ses fanzines qui évoquaient, entre autres choses, leur quotidien. Ses colocataires y jetant un œil, les conversations s’engageaient plus facilement. À partir de cette expérience de colocation en Belgique, elle publie, en 2012, sa première BD, Comme un Plateau. En 2014, sa deuxième œuvre, De l’autre côté de Montréal, évoque sa vie au Québec. Moi non plus en 2016 évoque une de ses ruptures. Toutes ses œuvres sont très personnelles. Noire sera sa première publication non autobiographique. D’après les propos d’Achille, Laura G et Matéo.
Les habitudes de travail d’Émilie Plateau. Émilie Plateau aime se promener pour trouver l’inspiration avec ses petits carnets de proche. Elle s’aide des situations quotidiennes et du monde qui l’entoure. Elle aime beaucoup, par exemple, écouter les discussions des gens…. Mais elle aime également regarder des films et des podcasts. À court d’imagination ou en raison de commandes d’autres clients, elle fait parfois des pauses dans les projets personnels. Ce qu’elle préfère, c’est écrire chez elle dans son lit, volets fermés et dans un calme absolu. Elle se rend aussi dans son atelier qu’elle partage avec d’autres artistes pour y dessiner mais c’est rarement là-bas qu’elle conçoit ses scenarii car elle y est plus dérangée. « J’aime beaucoup traiter des thématiques intimistes, de la fragilité du quotidien et je trouve qu’aborder ces thématiques de manière minimaliste colle parfaitement avec mon propos. Les histoires que je dessine sont souvent des histoires de luttes. De comment trouver sa place dans le quotidien, dans l’Histoire. J’aime que les petits personnages prennent corps dans de grands espaces. » D’après les propos de Carla-Lou, Lou et Zoé.
Genèse de Noire Émilie Plateau a adapté en BD le livre Noire de Tania de Montaigne dont elle a conservé le titre. Elle a repris l’histoire très méconnue de Claudette Colvin, qui a été la première femme noire à ne pas avoir voulu céder sa place à une personne blanche dans le bus. Cette BD se lit bien et facilement. Les dessins sont simples et l’autrice utilise peu de couleurs : noir, jaune et marron. « Chaque mise en couleur pour chaque page est assez symbolique », nous a-t-elle indiqué : les personnages de couleur noire apparaissent en blanc lorsqu’ils sont en présence de leur famille ou d’autre personnes noires. Nous les voyons seulement en noir ou colorés quand ils sont dans un lieu public où ils se sentent, du fait du regard des autres, différents. Cela rappelle la double discrimination faite aux femmes de couleur, et la ségrégation qui sont les sujets principaux de cette BD, ayant pour but de sensibiliser les lecteurs sur ces sujets. « Avec Noire, nous a dit Émilie Plateau, j’ai compris que je pouvais aussi raconter l’histoire d’une autre personne, une histoire que je n’ai pas vécue. C’est une BD très importante pour moi ». D’après les propos d’Adam, Laura, Louis et Patryk.
Mur des sentiments
Nous aurions aimé encore échanger pendant des heures avec Émilie Plateau, mais ça n’était malheureusement pas possible… Nous tenons à la remercier pour cette rencontre chaleureuse et riche, qui restera un moment fort de notre année scolaire, et pour la correspondance qui s’est poursuivie après la rencontre. Et nous souhaitons pouvoir encore lire dans les années à venir de nombreuses BD d’Émilie Plateau !
Rencontre avec Camille Zabka
C’est le vendredi 24 janvier 2020 que Camille Zabka a rejoint notre classe de 2°5 au CDI pour évoquer son œuvre intitulée Celle qui attend. Avant la rencontre, certains d’entre nous avaient, avec une intervenante de l’association Le Cri de la plume, Nina, rédigé des textes sous différentes formes sur le livre. Mais nous avons aussi préparé un mur des sentiments (nous avons accroché des post-it sur une feuille noire de format A2 des mots ou des groupes de mots qui nous faisaient penser au livre). Des carnets de lecture ont également vu le jour après la lecture de l’œuvre. Dessins, poèmes, photo montages et paragraphes étaient au rendez-vous. Cette rencontre nous a aussi et surtout permis de poser de nombreuses questions à Camille Zabka sur son parcours et son roman. D’après les propos de Matéo.
Mur des sentiments et carnets de lecture
Présentation de l’auteure. Camille Zabka est professeure de lycée à temps partiel, elle a suivi des études de lettres. Passionnée de livres classiques et de romans réalistes, elle écrit des livres dans son temps libre et aimerait en faire son métier à temps plein. Pour écrire, elle s’inspire de la réalité car elle n’aime pas spécialement les œuvres qui ne sont pas réalistes. Par exemple pour Celle qui attend, œuvre qui évoque le milieu carcéral elle a visité une prison et rencontré des professionnels travaillant dans le milieu. D’après les propos de Carla-Lou, Lou et Louis.
Une œuvre sur l’incarcération. Camille Zabka ne s’attendait pas à écrire sur le sujet d’incarcération. Celle qui attend devait être un témoignage que des proches lui ont demandé d’écrire. L’œuvre est devenue fictionnelle mais reste très ancrée dans la réalité et pour bien écrire, l’auteure a dû visiter une vraie prison, ce qui a beaucoup influencé l’écriture du livre. Elle nous a dit ne pas bien comprendre le système d’emprisonnement, que peu importe la durée de l’incarcération, celle-ci aura forcément des conséquences sur la vie de la personne. Elle a ajouté que pour punir quelqu’un de ses actes, on pourrait passer par autre chose que l’emprisonnement. Concernant son personnage principal, Alexandre, elle trouve sa situation et sa peine injustes, d’après elle il ne méritait pas quatre mois d’emprisonnement pour un délit de fuite. Pour éviter que les personnages ne soient caricaturaux, elle a essayé de nuancer leurs attitudes et leurs traits de caractère. Elle nous a confié s’être parfois servi de plusieurs portraits pour composer un seul personnage de détenu. D’après les propos de Laura K. et Thessa.
L’accueil de l’œuvre par les personnages. Cela a d’abord été dur pour la vraie Pénélope et le vrai Alexandre, qui attendaient un témoignage, de voir leur histoire devenue fiction littéraire. L’autrice nous a expliqué que ce qui a pu les dérouter également est le fait de revivre en quelque sorte, à travers le roman de Camille Zabka, une histoire dont ils ne sont pas sortis indemnes. Si la jeune femme qui a inspiré le personnage de Pénélope a fini par apprécier le roman, ce fut plus compliqué pour son mari qui n’a pas pu en terminer la lecture, d’abord parce qu’il n’est pas un grand amateur de littérature, ensuite – et sans doute surtout ! – en raison des lourds souvenirs que cette lecture réveillait. Il a toutefois apprécié de retrouver, dans le livre, les lettres, si importantes pour lui, telles qu’elles avaient été écrites, non modifiées. La maman de Pamina, la petite fille dont le prénom n’a pas été changé, a regroupé ces lettres, les dessins qui avaient été envoyés durant l’incarcération de son Papa, dans un carnet. Elle a à cœur que sa petite fille, qui a déjà tout oublié de l’absence de son père alors qu’elle était toute petite, connaisse les raisons de cette absence. Le carnet porte le titre Papa est au coin, titre que Camille Zabka aurait aimé donner à son roman. Il n’a pas été retenu, la maison d’édition considérant qu’il avait trop une connotation « littérature jeunesse ». D’après les propos d’Elias.
L’échange avec l’auteure fut riche et détendu. La rencontre s’est achevée par la traditionnelle séance de dédicaces et quelques photos. Nous remercions Camille Zabka pour sa venue, son écoute, ses réponses et pour la correspondance qui s’est poursuivie après la rencontre. Nous souhaitons à Camille Zabka de pouvoir, à terme, se consacrer pleinement à l’écriture et de publier très vite son prochain roman.