Traverses – Projet d’Education Artistique et Culturelle (EAC)

La classe de 2nde 8 a participé à un projet EAC, financé conjointement par le Rectorat de l’académie de Dijon et la DRAC de BFC. Ce projet répond aux trois piliers de l’EAC : rencontrer, pratiquer, connaître. Voici quelques extraits des expériences vécues par les élèves au sein du Projet Traverses, mis en scène par Leyla Rabih, avec Philippe Journo et Elie Youssef.

Traverses – Leyla Rabih, Philippe Journo, Elie Youssef © Grenier Neuf

Avant notre première rencontre avec Leyla et Morgane, artistes sur le projet Traverses, nous avons travaillé sur un extrait d’Eldorado, un roman de Laurent Gaudé datant de 2006. Le mot Eldorado date du 16ème siècle, on dit d’Eldorado que c’est un pays rêvé où l’on a tout en abondance et où la vie est facile. Il s’agit d’une utopie. L’extrait parle du départ de deux frères qui s’exilent de leurs pays natal sans même savoir où aller. Le départ est vécu comme un déchirement par les deux frères qui comprennent que leur déracinement approche, alors que dans cette ville se trouve le tombeau de leurs familles et de leurs ancêtres. Après cette séance en introduction pour connaître certains sentiments sur l’exil et pour bien comprendre Leyla et Morgane nous sommes partis au CDI où l’on nous a confié un livre à lire, en parallèle avec l’exil…

Lors des séances d’atelier avec Morgane et Leyla, nous avons pu faire différents jeux pour apprendre à se faire confiance pour la suite des ateliers. Nous avons fait un jeu pour que les comédiens connaissent nos prénoms, pour cela on devait taper nos cuisses avec nos mains, puis taper une fois dans nos mains et enfin faire deux claquements de doigts pour dire nos prénoms deux fois.

Extrait carnet de bord Ewan et Cloë

Nous avons également effectué des activités autour de la famille, nous avons raconté une histoire que l’on a vécue avec nos grands-parents à un camarade qui l’a ensuite racontée à toute la classe. Nous avons créé une carte géographique racontant un déplacement dans la famille, que l’on a ensuite pu raconter à la classe mais en utilisant la troisième personne du singulier « il » ou alors on a pu raconter le déplacement de la famille d’un camarade.

Après ces ateliers, pendant une séance d’une heure, Leyla et Morgane nous ont expliqué comment elles ont créé ce spectacle et à partir de quoi. Nous avons appris que Leyla était d’origine syrienne. Leyla et Morgan ont deux rôles différents : Leyla est metteuse en scène et Morgane est assistante. Elles ont construit ce spectacle à partir d’interviews qu’elles ont enregistrées mais en filmant seulement les mains des personnes interviewer. Ces personnes étant toutes réfugiées de Syrie, du Liban, de Tunisie et d’encore plein d’autres régions du monde. Elles nous ont présenté ces pays grâce à un Atlas.

Les mains en racontent autant que les visages.

Nous avons appris que ce spectacle ne parle pas seulement de ces exilés. Ils parlent aussi du voyage de la famille de Leyla , Philippe, Elie qui viennent tous de pays différents.

Nos attentes par rapport au spectacle étaient pleines d’ambitions par rapport aux explications et aux mystères sur la scénographie. Lors de la dernière séance avant le spectacle, Leyla et Morgane nous avaient expliqué la situation d’exil de la Syrie. Nous étions curieux de voir comment se passaient ces différentes migrations. Après toutes les activités que nous avons effectuées, nous attendons un spectacle touchant, qui parle d’immigration où des réfugiés témoignent de leurs histoires. Nous espérons en apprendre encore plus sur la vie d’un réfugié : son histoire avant, son voyage vers un autre pays, et ce que sa vie devient ensuite. Mais plus que nous, nous voulons savoir ce que ressentent ces gens. Nous imaginons un décor avec des cartes, des récits dans des langues étrangères, de la musique sombre, des personnages meurtris.

Jeudi 1er decembre 2022, nous sommes allés découvrir le spectacle Traverses à L’Atheneum à Dijon. Les trois comédiens sont tout le temps sur scène, ils traitent du sujet de l’immigration en se basant sur des témoignages ou des échanges entre eux sur d’autres cultures. Pour commencer Philippe Journo a expliqué la situation de la Syrie, en jouant le rôle d’un historien français assez connu depuis la chute de l’Empire Ottoman et l’arrivée des Jeunes Turcs. Le Moyen-Orient donc la Syrie ont appartenu premièrement à l’Angleterre et à la France qui se sont partagées les terres. Suite à cela, la France a créé différents pays et différentes nouvelles frontières et régule l’accès entre les frontières. Durant la plus grande partie du spectacle ils traduisent leurs interviews et se racontent et nous racontent les interviews qu’ils ont vécu. En contant les histoires et leurs histoires, ils s’aident d’une carte où ils tracent les déplacements expliqués.

Philippe Journo dans Traverses © Grenier Neuf

La carte du bassin Méditerranéen est visible grâce à deux vidéos projecteurs suspendus au plafond et qui projetaient sur deux toiles chacune à l’opposé de l’autre. Nous étions assis tout autour de la scène et lorsqu’ils nous parlaient ils se retourneraient par rapport à tel gradin et étaient face à tel gradin. La régie se trouvait juste derrière les gradins. Le fait que la scène soit plus proche des spectateurs crée un sentiment d’intimité entre les spectateurs et les acteurs. La scène où Leyla reproduit métaphoriquement le témoignage d’une jeune femme qui s’est exilée de la Syrie , en dépliant un drap blanc provoque le sentiment de libération de la femme et de soulagement pour une meilleure vie pour elle et ses enfants.

Extrait carnet de bord Ewan et Cloë

Les comédiens ne possédaient pas de costumes spécifiques. Ils portaient des habits de tous les jours c’est-à-dire des jeans, des t-shirts, des chemises et des pulls. 

Scénographie de Traverses – Carnet de bord de Léandre et Andréas

Durant un moment pendant le spectacle, les comédiens ont fait un jeu qui consistaient à poser des questions entre eux à tour de rôle. Les questions étaient en rapport avec des expériences vécues ou encore sur les points de vue des différentes personnes (comme par exemple Leyla qui a eu une question sur ses cheveux : Est ce que cela te dérange d´’avoir les cheveux frisés ? Ou encore Philippe qui a eu la questions : est ce que tu as déjà mangé du porc ?)

Après le spectacle, les ateliers ont repris avec cette fois-ci Elie et Philippe. Nous leur avons posé des questions et nous avons appris que les pauses-café durant le spectacle n’étaient pas improvisées, elles faisaient partie de la pièce. En revanche le texte de la scène « des chaises musicales » était improvisé sauf le dernier où on demande à Philippe s’il mange du porc.

À la séance suivante, nous avons créé un texte à partir d’un modèle : – Je suis né(e)… – Je n’ai jamais… ni… mais j’ai toujours… – Dans cette ville, je suis le/la seul(e)… – De ma fenêtre, je voyais… – De ma fenêtre, je vois… Par la suite, nous devions créer une séquence de trois mouvements. Une fois cette séquence créée, nous nous sommes mis en groupe de trois pour faire une suite de nos séquences afin d’en obtenir qu’une seule. Ensuite nous avons présenté notre travail à toute la classe.

Pour finir, cette expérience nous a permis de voir les débuts d’une création artistique : le travail et les activités menées avant un spectacle. Les explications des acteurs nous ont permis de connaître un peu plus ce qu’ils allaient jouer pendant la pièce et de mieux comprendre le parcours des réfugiés syriens. Nous recommandons ce spectacle pour mieux comprendre nos déplacements et ceux de nos ancêtres.

Ce projet nous a enseigné comment les personnes ainsi que nos propres familles traversent le monde mais également comment ces histoires nous traversent.

Quelques carnets de bord des élèves

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